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"Ségur de la santé": une réunion sur les salaires des médecins tourne court

Les syndicats de médecins hospitaliers ont quitté mardi matin une réunion au ministère sur leurs "carrières et rémunérations", mécontents de l'absence de calendrier et de chiffrage des revalorisations promises dans le cadre du "Ségur de la santé".

Un mois après le début des concertations, les praticiens hospitaliers avaient de nouveau rendez-vous à 09H30 avec Nicole Notat et son équipe et attendaient enfin des réponses à leurs revendications salariales.

A l'issue de cette réunion, "aucune mesure concrète de revalorisation ou d'amélioration des carrières médicales, ni calendrier n'ont été avancés par les pouvoirs publics", ont dénoncé dans un communiqué commun la dizaine de syndicats de praticiens présents aux négociations.

"En conséquence, les organisations syndicales des personnels médicaux ont décidé de quitter la séance avant son terme et de proposer leur propre document de travail destiné à être la base d'un protocole d'accord avec les pouvoirs publics", poursuit le communiqué.

"Nous sommes partis au bout d'une heure", a précisé à l'AFP le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), "très déçue" de cette "réunion pour rien".

Selon la responsable syndicale, un document, du même type que le "projet d'accord" présenté vendredi aux syndicats des personnels non médicaux, a certes été remis aux médecins mardi matin, mais sans "date ni chiffrage".

"C'est un brouillon, on ne peut pas négocier sur un truc pareil", a-t-elle insisté, espérant "que la prochaine fois le ministre (Olivier Véran, NDLR) soit là avec une enveloppe budgétaire".

Pour l'heure, "il n'y a rien de concret", a confirmé le Pr Norbert Skurnik, président de la Coordination médicale hospitalière. "On n'a pas claqué la porte, mais on est parti de cette réunion pour montrer notre mauvaise humeur", a-t-il précisé.

Dans leur document de travail, dont l'AFP a obtenu copie, les syndicats de médecins hospitaliers réclament une hausse immédiate de 300 euros net mensuel pour les internes de médecine (futurs médecins employés dans le cadre de stages de fin de cursus).

Ils demandent par ailleurs une forte revalorisation salariale au 1er septembre pour l'ensemble des médecins hospitaliers, avec 5.000 euros net en début de carrière (contre 3.754 euros net actuellement) et 10.000 euros net en fin de carrière (contre 6.383 euros net aujourd'hui).

Lancé le 25 mai par Edouard Philippe, le "Ségur de la santé" doit concrétiser d'ici mi-juillet le "plan massif" promis par Emmanuel Macron, afin d'améliorer le quotidien des soignants et l'accueil des malades.

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