Accueil Actu

Attentats déjoués de Notre-Dame: elle remercie le policier de ne pas l'avoir tuée

Inès Madani, jugée depuis le 23 septembre pour un attentat raté près de Notre-Dame en septembre 2016, était "comme possédée" lors de son interpellation, a décrit mardi devant la cour d'assises spéciale le policier de la DGSI qui a supervisé l'opération. La cour d'assises, qui s'est jusqu'ici concentrée sur l'attentat raté près de Notre-Dame dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, a commencé mardi à se pencher sur la cavale d'Inès Madani, qui s'est achevée le 8 septembre 2016 à Boussy-Saint-Antoine, dans l'Essonne. Guidée par le propagandiste du groupe Etat islamique Rachid Kassim, elle avait trouvé refuge chez une autre radicalisée, Amel Sakaou. Elles avaient ensuite été rejointes par une autre femme, Sarah Hervouët.

Dans mon souvenir, elle a pleuré

Sept policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avaient été envoyés en mission de surveillance à Boussy-Saint-Antoine, informés qu'une action violente était en préparation. A 19H00, trois femmes, deux en jilbeb (voile laissant apparaître uniquement l'ovale du visage) et une en jogging avec une casquette, sortaient sur le parking où ils étaient en place, munies de couteaux de cuisine. Sarah Hervouët avait ensuite donné un coup de couteau au niveau de l'épaule à un policier en civil dans une fourgonnette, avant d'être interpellée. "Dans mon souvenir, elle a pleuré", explique à la cour le chef du dispositif de surveillance à Boussy-Saint-Antoine, qui a témoigné sous anonymat par vidéo-conférence, caché derrière un store.

Le policier voulait à tout prix qu'elle ne meure pas en martyr

Un policier, qui doit témoigner mardi après-midi, a tiré à quatre reprises dans la direction d'Inès Madani, qu'il a blessée aux jambes. "Elle avait un couteau dans la main droite, levée. A terre, chaque fois que j'approchais, elle essayait de me mettre des coups de couteau", raconte le chef du dispositif. "J'ai réussi à l'attraper par les cheveux, je l'ai traînée sur un ou deux mètres. Elle était comme possédée, elle avait une force surnaturelle". La force d'Inès Madani, qui avait alors 19 ans, était "du même niveau que celle d'un homme de plus de 1,80 m", ajoute le policier. "Je ne voulais surtout pas qu'elle arrive à ses fins et qu'elle meure en martyr". "A ce moment-là, je voulais mourir. Je remercie cet agent de ne pas m'avoir laissée mourir", a réagi dans le box celle qui a aujourd'hui 22 ans.

Lors de son interpellation, Amel Sakaou a elle récité des prières en arabe, puis répété "Allah akbar". Toutes les trois encourent la perpétuité.

À lire aussi

Sélectionné pour vous