Accueil Actu

Deux ourses relâchées dans les Pyrénées attendent des petits

Les ourses Claverina, 6 ans, et Sorita, 7 ans, viennent d'être relâchées dans les Pyrénées, en France. Elles proviennent de Slovénie et doivent permettre de sauvegarder cette espèce menacée d'extinction. Les éleveurs locaux s'opposent au retour de l'ours dans cette région.

Deux ourses slovènes, qui attendent des petits, ont été relâchées ces derniers jours dans les Pyrénées françaises afin de sauvegarder cette espèce de plantigrades menacée d'extinction en France, malgré les menaces d'éleveurs de prendre les armes contre les ours.

"A la suite d'examens vétérinaires poussés et de tests de grossesse positifs, il est très probable que les deux ourses donneront naissance à des petits dès l'an prochain", a annoncé vendredi Marko Jonozovic, de l'Agence forestière de Slovénie qui a supervisé la capture des ourses dans ce pays balkanique. "On peut dire qu'officiellement, on a envoyé deux ourses en France, mais qu'en fait, il y en aura peut-être six au printemps", a encore dit M. Jonozovic, le responsable du projet, avant de rappeler que les ourses slovènes donnent habituellement naissance à deux petits par gestation.

Pas une première

Le fait que ces femelles soient pleines relève de la normale en cette période de l'année, a-t-il précisé, soulignant qu'elles étaient "à un âge et dans un état de santé parfait". Après avoir été au bord de l'extinction au début du XXe siècle, les populations d'ours prospèrent en Slovénie en raison des efforts de conservation déployés par les autorités depuis les années 1930, atteignant aujourd'hui un millier d'individus. Avant Claverina, six ans, et Sorita, sept ans, relâchées respectivement jeudi et vendredi, la Slovénie avait déjà fourni huit mâles et femelles qui avaient été envoyés dans la partie française du massif des Pyrénées entre 1996 et 2006. "Je suis en mesure de confirmer que deux ourses femelles ont été réintroduites dans le Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques", dans l'ouest des Pyrénées françaises, avait déclaré plus tôt vendredi le ministre français de la Transition écologique François de Rugy dans une vidéo diffusée sur Twitter.

Les éleveurs pestent

Les deux animaux étaient attendus de pied ferme, à la fois par les partisans et les adversaires de cette opération. Leur arrivée avait été promise par le précédent ministre Nicolas Hulot tandis que l'Union européenne avait mis en demeure fin 2012 la France pour avoir manqué à ses obligations de protection de cette espèce. Ce lâcher est "historique et va permettre de relancer une dynamique de vie", se félicite le Fonds d'intervention éco-pastoral (FIEP), une association de défense de l'environnement. Actuellement, la population ursine dans les Pyrénées est de 43 animaux, après des réintroductions en 1996 et 2006, mais elle "n'est pas encore complètement viable et nécessite un renforcement sur le plan quantitatif - le nombre des ours -, mais surtout sur le plan qualitatif, c'est-à-dire leur qualité génétique", explique Nicolas Alban, chef de projet pour cette opération à l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Le choix pour la réintroduction s'est portée sur deux femelles car il y a deux ours en Béarn, avec l'espoir de "renforcer cette partie occidentale des Pyrénées", a-t-il encore dit. Pour les opposants aux ours, leur présence n'est pas compatible avec l'élevage.

L'animal, qui se nourrit essentiellement de végétaux, peut toutefois s'attaquer à des brebis ou provoquer la chute de dizaines d'entre elles d'un escarpement si elles sont effrayées.

À lire aussi

Sélectionné pour vous