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Disparition de Sophie Le Tan: la défense du suspect demande l'annulation de preuves cruciales

Les avocats de Jean-Pierre Reiser, suspecté d'avoir assassiné l'étudiante strasbourgeoise Sophie Le Tan, demandent jeudi devant la cour d'appel de Colmar l'annulation de preuves qui accablent leur client au motif qu'elles présenteraient plusieurs irrégularités de forme.

Cette requête en nullité devait être examinée en fin de matinée par la chambre de l'instruction de la cour, a indiqué à l'AFP l'un des deux avocats de M. Reiser, Me Pierre Giuriato.

Les conseils vont demander que la saisie au domicile de leur client de plusieurs objets, notamment ceux couverts de traces de sang de la jeune femme de 20 ans, soit retirée du dossier d'instruction en raison d'irrégularités procédurales.

Ces traces avaient notamment été retrouvées sur une veste et des chaussures de M. Reiser ainsi que sur une scie, des éléments jugés "accablants" par les parties civiles.

Mais selon les conseils du suspect, les conditions de leur saisie les rendent juridiquement inexploitables. L'expert en morpho-analyse (sang, ADN...) qui est intervenu "a dépassé les missions strictement définies par la juge d'instruction, des objets ont été saisis" alors qu'ils auraient dû faire l'objet de simples prélèvements, motive Me Giuriato.

En outre, M. Reiser n'était pas présent lors de ces saisies qui s'apparentent selon lui à des "perquisitions déguisées" qui auraient exigé sa présence.

Pour Me Giuriato, la juridiction devrait "très vraisemblablement" mettre sa décision en délibéré à une date ultérieure.

M. Reiser doit par ailleurs être interrogé pour la troisième fois vendredi par la juge qui instruit le dossier, a également indiqué l'avocat.

Sophie Le Tan a disparu le 7 septembre 2018, le jour même de son 20e anniversaire, alors qu'elle allait visiter seule un appartement à Schiltigheim, commune limitrophe de Strasbourg.

Jean-Marc Reiser qui avait posté l'annonce a été arrêté quelques jours plus tard.¨Agé de 59 ans, déjà condamné pour viols et acquitté au bénéfice du doute pour la disparition d'une jeune femme dans les années 1980, il a été mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration dans l'affaire Le Tan.

En dépit de traces du sang de Sophie Le Tan retrouvées chez lui - celles volontairement effacées retrouvées dans son appartement et celles sur les objets dont la saisie est contestée jeudi -, le suspect affirme être innocent et avoir seulement soigné la jeune femme blessée à la main, avant qu'elle ne s'en aille pour ne plus jamais reparaître.

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