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La France sous le choc après le Nouvel An: deux policiers ont été passés à tabac près de Paris

La soirée de la Saint-Sylvestre a basculé dans la violence dimanche à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne, à l'est de Paris): deux policiers intervenant pour mettre un terme à une rixe se sont retrouvés pris à partie par une bande et roués de coups lors d'une agression qu'a vivement condamnée le Président Emmanuel Macron.


Des individus tentent de pénétrer dans une soirée privée

Les faits se sont déroulés peu avant minuit, à proximité d'un hangar dans lequel se déroulait une soirée privée d'environ 200 personnes pour le Nouvel An. Un groupe de plusieurs dizaines de personnes tente de s'introduire dans les lieux mais se fait refouler par la sécurité. L'ambiance dégénère, la police est appelée en renfort vers 23H00.

Arrivent deux policiers de Chennevières-sur-Marne, dont une femme, qui appartiennent au groupe d'intervention. Après un mouvement de foule, les deux policiers "un capitaine et une gardienne de la paix, se sont retrouvés isolés", a indiqué une source proche du dossier. Ils sont pris à partie et "roués de coups" par le groupe.

Des vidéos diffusées par des personnes se présentant comme témoins de la scène, largement reprises sur les réseaux sociaux, montrent une foule en mouvement d'individus qui se précipitent sur un véhicule retourné. On voit ensuite plusieurs personnes tapant dessus à coups de barres, ainsi qu'une femme en uniforme, à terre, encerclée, qui reçoit des coups de pieds.

Les individus "fracturent le nez d'un des policiers" et assènent "des coups violents à la policière, qui souffre de commotions au visage", a indiqué une source policière. Le capitaine et la gardienne de la paix se sont respectivement vu prescrire dix et sept jours d'incapacité totale de travail (ITT).

Les renforts appelés sur place interviennent rapidement et les forces de police font "usage de tirs de grenades et de moyens de désencerclement", a indiqué la source proche du dossier.

Plusieurs véhicules, dont deux véhicules des pompiers et de la sécurité civile, ont été dégradés. Deux personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue en lien avec ces dégradations, mais les personnes responsables de l'agression des policiers n'ont pas encore été appréhendées.

L'enquête a été confiée au commissariat local.


Emmanuel Macron réagit

L'agression a fait réagir Emmanuel Macron. Le président a promis dans un tweet que les "coupables du lynchage lâche et criminel des policiers" seraient "retrouvés et punis". "Honneur à la police et soutien total à tous les agents bassement agressés", a écrit le chef de l'Etat.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a indiqué sur Tweeter s'être entretenu avec les policiers agressés. "Tout est mis en oeuvre pour que les lâches auteurs de ces actes inqualifiables soient appréhendés et condamnés. S'attaquer à nos forces de sécurité, c'est s'attaquer à notre République".

Le syndicat policier Alliance a une nouvelle fois demandé le "retour des peines planchers" abrogées sous le précédent quinquennat, pour les agresseurs de policiers.

La présidente du Front national Marine Le Pen a réitéré sa demande d'une réforme de la légitime défense des forces de l'ordre. "Ces scènes d'une rare violence viennent rappeler que perdure et s'amplifie dans notre pays, à côte de la menace terroriste, une insécurité confinant parfois à la guérilla urbaine".

En octobre 2016, la très violente agression de deux policiers, grièvement blessés par des cocktails Molotov dans leurs voitures à Viry-Châtillon (Essonne), avait déclenché un mouvement de fronde inédit.

Bravant leur devoir de réserve, les policiers avaient défilé plusieurs semaines pour exprimer leur "malaise" face à la "haine anti-flics", et dénoncer le manque de moyens financiers.

Selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), 5.767 policiers ont été blessés "en mission" en 2016, un chiffre en augmentation notamment concernant les victimes d'agression par armes.

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