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Les Restos du Cœur s'opposent aux chèques alimentaires

(Belga) Afin d'améliorer le système de l'aide alimentaire et mieux lutter contre la pauvreté, les Restos du Cœur plaident pour une nouvelle allocation octroyée directement aux bénéficiaires via le CPAS, ont-ils fait savoir mercredi. Ils s'opposent par contre à généraliser les chèques alimentaires, qu'ils estiment "trop coûteux pour l'État et portant atteinte à la dignité".

Pour mieux lutter contre la pauvreté et faire face aux défis du secteur de l'aide alimentaire, notamment à une fréquentation en hausse, les Restos du Cœur proposent que le gouvernement octroie une enveloppe de 300 euros minimum par ménage, gérée par les CPAS, aux personnes dans le besoin. "Le bénéficiaire pourrait dépenser cette allocation dans l'anonymat et à sa meilleure convenance", argumentent les restos. Le but est notamment de permettre de sortir de la précarité sans dépendre de certaines associations d'aide. Pour les Restos du Cœur, un système de chèques alimentaires, comparable aux chèques-repas électroniques, risque au contraire d'instrumentaliser la pauvreté au profit de certaines organisations et de ne pas respecter la dignité du bénéficiaire, qui ne peut ni choisir son alimentation, son mode de paiement ou son type d'aide, ni décider de rester anonyme. Avec ce système, la personne recevrait en effet un montant versé sur une carte personnalisée, à dépenser pour acheter certains produits, dans certains points de distribution d'aide équipés, expliquent les Restos. Ils estiment en outre que généraliser les chèques alimentaires à l'ensemble du territoire coûterait plus de 20 millions d'euros, sans pour autant répondre aux besoins. "Ces chèques permettraient d'aller se fournir un peu partout et ramèneraient la clientèle vers les supermarchés, ce qui augmenterait le coût de l'aide alimentaire", explique Jean-Gérard Closset, président de la Fédération des Restos du Cœur de Belgique. "Des réseaux comme le nôtre absorbent les surplus de l'industrie plutôt que de les détruire. Au départ, le système d'aide alimentaire est basé sur la redistribution", ajoute-t-il. "Les restos plaident au niveau national en faveur d'un modèle qui vise à enrayer la pauvreté à la racine. Cela nécessite une approche globale et des moyens adaptés", explique la fédération. "Nous voulons mettre en avant les CPAS, qui sont l'ossature de l'aide aux personnes dans le besoin. Nous sommes auxiliaires", conclut Jean-Gérard Closset. (Belga)

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