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Municipales: le logement à Paris, sujet incontournable pour les candidats

Hausse des loyers, au moins 10.000 euros le mètre carré à l'achat, plus de 3.000 personnes dans les rues: le logement est un des thèmes principaux dans la campagne des municipales à Paris.

Cinq candidats aux municipales à Paris (la LR Rachida Dati ayant annulé sa venue) se sont retrouvés vendredi pour débattre à l'invitation de la Fondation Abbé Pierre. Si tous sont d'accord pour atteindre 25% de logements sociaux d'ici 2025 (conformément à la loi Solidarité et renouvellement urbain, dite SRU), les méthodes pour y arriver ne sont pas les mêmes, les trajectoires, divergentes et le panel de mesures, varié.

Anne Hidalgo ("Paris en Commun"): nouveaux logements

La maire (PS) sortante et candidate à sa succession promet d'aller au-delà des exigences de la loi SRU et d'atteindre "30% de logements sociaux en 2030".

En dépit d'une vive opposition, qui dénonce une "densification", Anne Hidalgo veut poursuivre le projet de "la ZAC Bercy Charenton". "Le débat sur la bétonnisation est très dangereux et instrumentalisé", estime la candidate, convaincue qu'"il ne faut pas figer la ville".

Entre autres projets: un "service d'accompagnement" pour que les Parisiens puissent faire valoir l'encadrement des loyers, "1.000 nouveaux logements par an" avec la foncière récemment créée pour accéder à la propriété, et la levée de 20 milliards d'euros en 6 ans pour créer "des logements inférieurs de 20% au prix du marché".

Elle veut également "héberger une cinquantaine de personnes vulnérables (...) sur l'ancien TEP (terrain de sport, ndlr) Ménilmontant".

Benjamin Griveaux (LREM): apport à l'achat

Pour être conforme à la loi SRU, M. Griveaux compte "réhabiliter des logements, convertir des bureaux en logements et faire une part de conventionnement" avec les propriétaires.

En outre, il faut "réhabiliter et entretenir le parc social existant", relève M. Griveaux, qui veut injecter chaque année "10 millions pour la sécurisation des bâtiments avec de la vidéo-protection, notamment", et "20 millions d'euros pour la rénovation du parc", "dégradé".

Pour "remettre les logements vacants sur le marché" (estimés à 100.000), le candidat de la majorité présidentielle veut d'abord "les recenser", puis convaincre les propriétaires de les louer à la mairie de Paris qui "les sous-louera" aux classes moyennes, à un prix plus modéré.

Le candidat promet également "jusqu'à 100.000 euros d'apport par la mairie de Paris aux classes moyennes, pour acheter leur résidence principale". Objectif: financer ainsi 20.000 logements, d'ici 2026.

Pour les sans-abris, M. Griveaux espère mener "une expérimentation pendant trois ans" et confier au maire de Paris "la compétence de l'hébergement d'urgence", aujourd'hui aux mains du préfet de Région.

David Belliard (EELV): bloquer les loyers

A défaut de bâtir dans une ville qu'il juge "trop dense", le candidat écologiste plaide lui aussi pour "racheter, rénover des immeubles", "transformer des bureaux en logements et lutter contre les logements vacants", et ainsi atteindre les "30% de logements sociaux en 2030".

La mairie de Paris doit "reprendre le pouvoir sur son foncier, en rachetant des immeubles grâce au droit de préemption", estime M. Belliard, sans avancer de chiffres.

Autres mesures: lutter contre la hausse des prix en "bloquant les loyers pendant 5 ans (...) comme à Berlin", faire "respecter le droit au logement".

Cédric Villani (ex-LREM): l'accent sur les logements vacants

Partant du constat que "240.000 logements sont retirés à la location" (dont 100.000 environ de logements vacants, 140.000 de résidences secondaires), le mathématicien estime qu'"il faut un peu de carotte et un peu de bâton".

Soit mettre en place "une fiscalité renforcée sur les résidences secondaires" et "identifier auprès des propriétaires ce qui les pousse à ne pas louer et apporter des solutions d'assurance".

Cédric Villani promet en outre "290.000 logements sociaux", créés "en priorité par la préemption dans des arrondissements" moins pourvus "comme le Xe, XIe, XIIe, XIVe et XVe". Et "environ 1% de ces logements seront consacrés à des personnes à la rue".

Danielle Simonnet (LFI): droit au logement

"Il faut décréter l'urgence du droit au logement", insiste la candidate insoumise: "développer le logement social pour aller au-delà des 25%" et qu'il soit bien "accessible aux demandeurs".

Il faut également que la maire de Paris "récupère deux compétences essentielles". D'abord "sur la définition du loyer de référence" afin de "baisser les loyers" comme à Berlin. Or, "l'encadrement des loyers (réinstauré au 1er juillet, Ndlr) n'a pas permis la baisse des loyers mais d'atténuer la hausse des loyers".

Deuxième point: "La possibilité pour la mairie de réquisitionner les logements vides à Paris", insiste Danielle Simonnet.

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