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Roland-Garros: les Français repris dans la nasse

Après un début de saison plus souriant, avec le trio Pouille-Monfils-Tsonga, le tennis masculin français grimace de nouveau. Au point qu'on a du mal à l'imaginer briller à Roland-Garros, qui débute dimanche (26 mai-9 juin).

Après avoir traversé sa pire saison sur le circuit ATP depuis 1980, sans aucun quart-de-finaliste en Grand Chelem, 2019 s'est ouvert sous un ciel nettement plus clément pour le tennis masculin tricolore. Lucas Pouille lui a offert sa plus belle embellie, à 24 ans, en atteignant dès l'Open d'Australie en janvier sa première demi-finale en tournoi majeur, la première du tennis français depuis 2016 (Monfils à l'US Open).

Quelques jours plus tard, Jo-Wilfried Tsonga (34 ans) puis Gaël Monfils (32 ans) y ajoutaient leur touche: le premier en obtenant à Montpellier son premier trophée depuis 2017 (contre Herbert), le second en s'imposant à Rotterdam, puis en atteignant le dernier carré à Dubaï et les quarts de finale à Indian Wells, avant d'être contraint de déclarer forfait.

Depuis, c'est le retour au calme plat ou presque, ce qui n'incite guère à l'optimisme avant le tournoi parisien du Grand Chelem.

Pouille, brièvement revenu dans le top 20 après son aventure australienne, en a rapidement été de nouveau éjecté (25e): depuis Melbourne, l'héritier de la génération des "néo-Mousquetaires" n'a gagné qu'un match sur le circuit principal, à Madrid début mai (contre Coric). Dans le même temps, il a empilé sept défaites. L'élève d'Amélie Mauresmo, en quête de confiance, n'a encore jamais dépassé le troisième tour Porte d'Auteuil.

- Monfils et Tsonga dans le flou -

Chez les autres, c'est plutôt le corps qui grince.

Tendon d'Achille à Indian Wells mi-mars, cheville avant Monte-Carlo mi-avril, "mou" face à Roger Federer à Madrid et en manque d'énergie, plus genou bandé, à Rome en mai: Monfils, actuel N.1 français (16e), accumule les pépins depuis deux mois. Ca ne l'empêche pas de réaffirmer tournoi après tournoi ses ambitions majuscules: "j'ai envie de gagner un Grand Chelem, tout simplement. Roland-Garros, c'est celui que j'ai le plus envie de gagner, mais c'est plus global", répétait-il dans la capitale espagnole. On sait à quel point le Parisien, demi-finaliste sur la terre battue parisienne en 2008, y est capable de coups d'éclat. En attendant, il n'y arrive qu'avec trois victoires sur ocre en poche.

Après une saison 2018 largement tronquée à cause d'un genou gauche opéré et récalcitrant, Jo-Wilfried Tsonga a, lui, regagné sa place dans le top 100 (85e). Mais il a été rattrapé par les effets induits par la maladie du sang, la drépanocytose, dont il souffre. Abandon à Monte-Carlo, forfait à Madrid, revers d'entrée à Rome: avant le tournoi de Lyon cette semaine, où le Manceau continue de courir après son meilleur tennis, son dernier succès en date remontait à plus d'un mois (demi-finale à Marrakech).

Gilles Simon (29e) est, lui, carrément déboussolé physiquement: depuis sa demi-finale à Marrakech début avril, il n'a engrangé qu'une victoire.

- Simon ne sait "plus quoi faire" -

"C'est dur en ce moment, c'est franchement pénible de jouer, je fais beaucoup d'efforts mais je n'arrive pas à être en forme", lâchait-t-il à Madrid.

"Je ne sais plus quoi faire, j'ai l'impression qu'à force de faire des pauses, je suis hors de forme, que si je me repose, je n'ai aucune chance avec un Grand Chelem sur terre, en cinq sets, qui arrive. J'essaie de faire du mieux possible mais j'ai l'impression de courir après le temps en permanence, et d'arriver toujours un peu court", développait-il.

Quant à Richard Gasquet (39e), il revient à peine sur le circuit après six mois loin des courts et une douloureuse opération d'une hernie inguinale en janvier.

Si bien que le meilleur résultat de la saison sur ocre est l'oeuvre de Benoît Paire (51e), titré à Marrakech.

Et que, outre la N.1 française Caroline Garcia (24e), c'est peut-être Kristina Mladenovic (54e) qui a donné les gages les plus rassurants ces dernières semaines, avec notamment un quart de finale à Rome atteint grâce à deux succès face à deux Top 15 (Bencic et Barty) en une seule journée. En posture délicate depuis de longs mois, nul doute en tout cas qu'elle aura à coeur de faire fructifier sa collaboration encore neuve avec Sascha Bajin, l'ex-entraîneur de la N.1 mondiale Naomi Osaka.

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