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Des hommes contestent l'obligation pour la femme iranienne de porter le hijab prennent la pose, un foulard sur la tête. Le mouvement prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux.
"Le voile obligatoire est d'une cruauté immense pour la moitié de la population iranienne tout en étant aussi une énorme insulte envers l'autre moitié"... Voilà le genre de témoignage que l'on peut lire sur la page Facebook "My Stealthy Freedom", qui compte lus d'un millions d'abonnés et qui héberge des dizaines de clichés d'hommes portant le hijab, symboliquement. Tous soutiennent l'initiative d'une journaliste et activiste iranienne, Masih Alinejad. Depuis New York il y a une quinzaine de jours, elle a lancé le hashtag #meninhijab. Elle voulait ainsi protester contre les propos du ministre iranien des Affaires étrangères, qui, lors de sa visite en France, avait assuré que les touristes qui venaient en Iran n'avaient aucun problème à se plier au port du voile obligatoire et que cela faisait partie du respect de la culture locale.
En peu de temps, la journaliste et activiste a reçu des dizaines de clichés d'hommes portant le hijab et témoignant de leur opposition à cette obligation. "S'il est déshonorant pour un homme de 'permettre' à ses mère, sœurs, amies et cousines, etc. d'avoir les mêmes droits que les siens, alors j'accepte avec bonheur d'être déshonoré", dit par exemple celui-ci qui parle de "lois primitives" concernant le port du voile.
"Ce voile est une insulte"
Masih Alinejad s'est exprimée dans une interview à The Independant sur la difficulté de porter le voile depuis des années. "La plupart d'entre eux vivent en Iran et sont témoins de la souffrance des femmes et des humiliations subies à cause de la police des mœurs, a-t-elle déclaré. Depuis des années, nous sommes forcées de porter le voile et de mettre de côté notre dignité. Ça ne choque même plus les hommes, mais pour des millions d'Iraniennes, ce voile est une insulte !"
En Iran, le voile islamique est obligatoire depuis la révolution islamique en 1979. Les femmes qui ne le portent pas risquent gros : de l'emprisonnement à la lapidation. La femme iranienne est considérée comme "impure" si ses cheveux ne sont pas cachés et c'est de son mari que "dépend" la femme. D'où le geste fort posé par ces hommes qui portent le voile ne fut-ce que le temps d'une photo. "L'autorité religieuse ou le gouvernement influence l'impression pour les hommes de posséder les femmes. C'est la raison pour laquelle j'ai pensé qu'il serait fantastique d'inviter les hommes à promouvoir les droits des femmes", a ajouté la journaliste.
Il y a deux ans, c'est elle qui avait lancé un autre mouvement, proposant aux Iraniennes de se libérer discrètement de leur voile. C'est à ce moment que la page Facebook "My Stealthy Freedom" ("Ma liberté furtive") avait été créée.
