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Au Yémen, des cours en plein air pour des enfants privés d'école

Assis par terre à l'ombre des arbres, les cahiers posés sur les genoux, une vingtaine d'élèves écoutent avec attention leur professeur près d'une école du sud-ouest du Yémen dont la construction est restée inachevée en raison de la guerre.

Pour leur rentrée scolaire, les enfants inscrits en primaire dans le village d'al-Kashar, dans le gouvernorat de Taëz, restent privés de chaises, de bureaux, de tableaux.

Mais les instituteurs tiennent à leur faire classe. Dehors et avec les moyens du bord.

Au milieu des chèvres et des arbres: enseignement islamique. Chemise blanche et casquette vissée sur la tête, Abdelsalam El Mahmoudi tient dans ses mains une grande feuille blanche qui fait office de tableau. Devant lui, des filles et des garçons l'écoutent attentivement.

Plus loin, le professeur d'anglais, Mogeb Ali Mohsen, écrit à la craie blanche l'alphabet sur le mur inachevé d'un bâtiment qui n'a pas de toit. Pour s'abriter du soleil, des fillettes sont assises tout contre un muret dans un petit espace à l'ombre.

Un autre enseignant a eu plus de chance: il fait son cours sur un morceau de tableau noir devant une trentaine d'enfants assis eux aussi à même le sol.

La construction de l'école d'al-Kashar n'a pu être achevée, faute de financement, en raison de la guerre qui a éclaté au Yémen en 2015, date de l'intervention militaire de l'Arabie saoudite et ses alliés, venus aider le gouvernement face aux rebelles Houthis, soutenus par l'Iran. Ces derniers se sont emparés de grandes parties du pays dont la capitale Sanaa.

Selon l'ONU, plus de 2.500 écoles sont aujourd'hui hors d'usage au Yémen, dont les deux tiers ont été endommagées par des attaques, 27 % ont été fermées et 7 % sont utilisées par l'armée ou comme abris pour les personnes déplacées.

Deux millions des sept millions d'enfants yéménites en âge d'aller à l'école ne sont pas scolarisés, selon la même source. De plus, 3,7 millions risquent la déscolarisation dans les 13 gouvernorats du pays, en raison du non-paiement des salaires des enseignants.

Assiégée par les rebelles Houthis, la ville de Taëz est sous contrôle du gouvernement reconnu par la communauté internationale.

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