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Commission de la condition de la femme des Nations Unies - Ecart salarial: bon score pour la Belgique, mais résultats insuffisants

(Belga) "Les disparités professionnelles entre hommes et femmes n'ont pas connu de véritable diminution depuis 20 ans mais un nouveau rapport affirme que la voie du progrès est toute tracée", selon l'Organisation internationale du travail qui présentait le document mardi lors d'une session annexe à la 63e Commission de la condition de la femme des Nations Unies. En termes d'écart salarial, la Belgique est prise en exemple pour ses bonnes pratiques.

La loi de 2012 oblige en effet patronat et syndicats à prendre spécifiquement en compte l'écart salarial entre les sexes lors des négociations sur l'accord interprofessionnel. La loi exige également que le Service public fédéral Emploi vérifie et valide les classifications de fonction sur base de la neutralité de genre. Résultat: l'écart salarial en Belgique a significativement baissé depuis que la loi a été édictée, détaille le rapport de l'instance internationale. Dans le même sens, un récent rapport de la Banque mondiale souligne les progrès obtenus en dix ans sur le plan de la parité hommes-femmes. Au cours de cette période, la moyenne mondiale est passée de 70 à 75. La Belgique fait partie des six économies, aux côtés du Danemark, de la France, de la Lettonie, du Luxembourg et de la Suède, qui obtiennent la note maximale de 100, "signe qu'elles reconnaissent les mêmes droits aux femmes et aux hommes dans les domaines analysés", souligne l'institution. "Il n'y a pas de recette simple pour réduire le fossé salarial mais accepter cette réalité est déjà une avancée. Une série de mesures existent et fonctionnent en Belgique", a expliqué le ministre-président de la Fédération Wallonie Bruxelles Rudy Demotte prenant en exemple les congés de paternité. "Nous essayons de trouver des solutions pour briser les murs et les plafonds de verre, à travers des lois, en imposant notamment des quotas. Certains disent qu'il s'agit d'un mauvais système car ça doit être naturel, mais en laissant les choses aller, ça ne fonctionne pas", a martelé M. Demotte. La loi de 2011 oblige ainsi les sociétés cotées et les entreprises publiques autonomes à compter un maximum de deux tiers de membres du même sexe au sein des conseils d'administration. "Alors oui, ça fonctionne, mais est-ce suffisant ? La réponse est non", estime le socialiste. La loi de 2012 oblige quant à elle les entreprises de plus de 50 employés de faire un rapport tous les deux ans de leur structure de rémunération. "Ca semble être un conte de fées, mais je suis étonné de notre classement. Oui, ce sont de bons résultats, mais nous ne sommes pas satisfaits. J'aurais aimé voir aujourd'hui une majorité d'hommes dans cette assemblée", a-t-il lancé à l'adresse des quelque 200 personnes présentes à la présentation, dont 90% de femmes. "Le jour où nous nous battrons pour que le ministre de l'Economie soit une femme et que le ministre en charge des droits des femmes soit un homme, là nous aurons avancé", a-t-il conclu mardi soir. (Belga)

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