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Injures envers Alain Finkielkraut: le suspect jugé le 22 mai à Paris

L'homme soupçonné d'avoir proféré des injures à caractère antisémite envers le philosophe Alain Finkielkraut, en marge d'une manifestation parisienne de "gilets jaunes" samedi dernier, est convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris le 22 mai pour y être jugé, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Le suspect avait été placé en garde à vue mardi soir à Mulhouse (Haut-Rhin) après avoir répondu à une convocation de la police judiciaire, dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris dimanche pour "injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion".

Il a été remis jeudi en liberté peu avant 16H00 jeudi, un peu plus de trois heures avant l'expiration du délai légal de sa garde à vue, sortant du commissariat de Mulhouse par une porte dérobée.

Selon son avocat, il lui est reproché "une petite liste de cinq ou six expressions" dont "sale race".

"C'est une phrase que tout le monde utilise" même si "c'est malheureux", a toutefois avancé Me André Chamy, indiquant ne pas avoir encore pris connaissance des griefs précis retenus par la justice à l'encontre de son client.

Selon lui, le suspect, "encore abasourdi par ce qui se passe" et qui "a l'impression de vivre un cauchemar (...), ne comprend pas" ces poursuites, n'ayant "jamais eu l'intention de commettre" un délit et "encore moins ce qui pourrait être qualifié de propos antisémites".

Le suspect, un vendeur de téléphones du Haut-Rhin, est l'homme le plus visible sur les vidéos de l'altercation diffusées samedi, selon une source policière.

Les injures qui lui sont prêtées ont suscité une vague de condamnations par l'ensemble de la classe politique.

"Espèce de sioniste", "grosse merde", "elle est à nous, la France", avait notamment proféré cet homme, vêtu d'un gilet jaune en s'adressant au philosophe et académicien qui n'a pas porté plainte.

Une source proche du dossier l'a décrit comme un "petit délinquant, proche de la mouvance salafiste mais pas fiché radicalisé". Il était "connu pour des faits de violences volontaires commises dans une seule affaire, recel de vol, défaut d'assurance en 2005 et violences sur agent de la force publique en 2004", a-t-elle précisé.

"Il est venu avec nous faire une mission humanitaire au sud du Liban dans un camp de réfugié à l'été 2014", a indiqué à l'AFP Mohamad Fahroud, secrétaire général de l'association des Palestiniens de France, basée à Mulhouse.

Celui-ci décrit le suspect comme quelqu'un de "motivé", "calme" et qui "ne causait aucun problème". "Il était converti (à l'islam), il faisait les prières" mais il n'était "pas radical".

"On a tous été très surpris, choqués" à la vue de la vidéo dans laquelle il insulte Alain Finkielkraut, a ajouté M. Fahroud.

Selon des témoignages recueillis dans son quartier de Mulhouse, l'homme de 36 ans, bénévole au collectif Palestine 68, vit depuis deux ans dans un appartement d'un quartier en périphérie du centre-ville. Ce père de cinq enfants habitait auparavant dans le quartier de Bourtzwiller, dans le nord de la ville, où il était impliqué dans le milieu du football.

Le suspect avait été identifié sur les vidéos par un policier de la brigade anti-criminalité (BAC) de Mulhouse qui avait, dans la foulée, adressé un signalement "dimanche ou lundi" à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon des sources proches du dossier.

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