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Liban: une peine de prison contre une journaliste annulée

(Belga) Un tribunal militaire libanais a annulé mardi une peine de six mois de prison contre une journaliste accusée d'avoir critiqué l'armée, ont indiqué le tribunal et la journaliste.

Hanin Ghaddar, connue pour ses critiques envers le Hezbollah, le puissant mouvement chiite libanais, a été condamnée par contumace le 10 janvier pour avoir "diffamé et porté atteinte à la réputation de l'armée libanaise". Lors d'une conférence à Washington en 2014, Mme Ghaddar, qui vit et travaille aux Etats-Unis, avait affirmé que la communauté sunnite au Liban était "réprimée par l'armée libanaise et le Hezbollah alors que la milice du Hezbollah est intouchable". Mardi, le même tribunal militaire a révoqué sa décision après un recours en appel de l'avocat de Mme Ghaddar, affirmant qu'il "n'avait pas compétence" pour trancher sur son cas au vu de son statut de journaliste. Mais l'accusation de diffamation n'a pas été retirée, le tribunal militaire ayant transféré le dossier au tribunal des imprimés, chargé de juger les affaires liées aux médias. Hanin Ghaddar a confirmé que la peine de six mois avait été annulée et que l'affaire n'avait "pas été classée". "Ce n'est pas seulement une victoire personnelle, c'est une victoire pour la presse libre", a-t-elle affirmé à l'AFP. Les tribunaux militaires au Liban peuvent juger des civils dans de nombreux cas, notamment dans des affaires liées à l'armée et à la sécurité. Les organisations de défense des droits de l'Homme ont maintes fois exprimé leurs inquiétudes sur ces procédures qui peuvent être utilisées, selon elles, dans le but d'intimider des individus pour des raisons politiques. Poids lourd de la politique libanaise, le Hezbollah, soutenu par l'Iran, est représenté au gouvernement et a une milice considérée par certains comme plus puissante que l'armée nationale. (Belga)

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