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Sahara occidental: le Front Polisario menace de reprendre la guerre contre le Maroc

Le Polisario a brandi vendredi la menace d'une reprise de la guerre contre le Maroc, auquel il dispute depuis 1975 le Sahara occidental, tout en appelant l'ONU, Madrid et Paris à obliger Rabat d'accepter un référendum.

"Le gouvernement marocain assumera pleinement les conséquences qui découleraient de l'échec du processus de négociations et notamment la reprise des hostilités militaires", a averti le Polisario, à l'issue de son 12e congrès, à Tifariti, "en territoire libéré", que Rabat considère comme une "zone tampon" après le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991.

Dans le but de la préparer à la guerre, le congrès a recommandé de donner "la priorité à l'Armée populaire de libération sahraouie (ALPS), de façon à lui fournir tout ce dont elle a besoin, moralement et matériellement, et d'augmenter ses capacités combatives".

Des négociations directes sous l'égide de l'ONU, dont deux rounds se sont tenues en juin et août à Manhasset près de New York, doivent reprendre du 7 au 9 janvier au même endroit.

Si le Polisario a affirmé dans la déclaration finale du congrès qu'il prendra part à la troisième session des négociations directes à Manhasset, il a émis "le voeu sincère que le Maroc ne laissera pas passer cette précieuse occasion pour une paix juste et définitive".

Le congrès a aussi souligné la "préoccupation" des Sahraouis devant "l'attitude de l'Organisation des Nations unies qui, en dépit de seize ans de présence sur le terrain, n'est pas parvenue à s'acquitter de ses obligations et à assumer ses responsabilités dans l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental".

"Le peuple sahraoui est déçu par l'inertie dont fait preuve la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) face aux violations systématiques des droits humains par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés", selon la déclaration finale du congrès qui a reconduit Mohamed Abdelaziz à la tête du Polisario.

L'ONU peine, depuis 1992, à organiser un référendum d'autodétermination dans cette ancienne colonie espagnole, un territoire quasi désertique que se disputent depuis 1975 le Maroc et le mouvement indépendantiste du Polisario, soutenu par l'Algérie.

Rabat préconise une large autonomie, sous souveraineté marocaine, du Sahara occidental, tandis que le Polisario exige un référendum d'autodétermination laissant aux Sahraouis le choix entre l'indépendance, l'autonomie ou le rattachement au Maroc.

Estimant que l'Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, avait "une responsabilité" dans ce conflit, le Polisario lui "a rappelé ses responsabilités historique, morale et juridique vis-à-vis de la décolonisation du Sahara occidental et du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination".

Il a également "exhorté la France à jouer un rôle plus constructif à même de contribuer à une solution juste et définitive au Sahara occidental, plutôt que d'encourager le Maroc dans sa politique de fuite en avant et de rébellion contre le droit international".

Le Polisario a, maintes fois, critiqué l'attitude de la France et de l'Espagne du gouvernement socialiste de José Luiz Rodriguez Zapatero, jugée favorable aux thèses du Maroc.

La France "fait fi de la légalité internationale et fournit un soutien inconditionnel à l'aventure coloniale marocaine au Sahara occidental", tandis que l'Espagne affiche une position "de plus en plus hostile aux droits légitimes du peuple sahraoui", avait affirmé M. Abdelaziz, lors d'un discours devant les militants de son mouvement, début avril.

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