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Scandale aux USA: le thon souvent remplacé par un poisson... qui provoque d'incontrôlables diarrhées explosives!

En pleine crise de la viande de cheval en Europe sort une étude sur la fraude aux poissons aux USA. Une étude accablante qui montre, en outre, que le thon blanc est presque toujours remplacé par de l’escolar, un poisson qui peut provoquer des diarrhées si sévères que le Japon et l’Italie en ont interdit la vente.

Les poissons sont fréquemment vendus dans les magasins d'alimentation et les restaurants aux Etats-Unis avec un étiquetage erroné, selon une étude étendue menée par l'ONG américaine Oceana publiée jeudi. Une analyse ADN de 1.215 échantillons de poisson collectés dans 674 points de vente dans 21 Etats a révélé que 33% avaient un mauvais étiquetage selon la charte des espèces établie par l'Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA).

Attention aux sushis américains

Alors que 44% de tous les lieux de vente visités par les enquêteurs de cette organisation vendaient des poissons mal étiquetés, les restaurants de sushi avaient le taux d'erreurs le plus élevé sur leur carte (74%), suivi par d'autres restaurants (38%) et les magasins d'alimentation (18%).

> LES CONCLUSIONS DE L’ETUDE (EN ANGLAIS)




Presqu’impossible de trouver du vrai rouget!

Les poissons les plus péchés, le thon et le rouget, sont aussi les plus mal étiquetés partout aux Etats-Unis: ainsi, seulement sept des 120 rougets collectés dans l'ensemble du pays pour une analyse ADN étaient vraiment du rouget, révèle l'étude. Entre un cinquième et un tiers des morues, des flétans et des bars chiliens avaient un étiquetage erroné, précisent aussi les chercheurs.

 

Les dangers de l’escolar, alias le poisson laxatif

Quelque 84% des échantillons de thon blanc prélevés pour cette enquête était en fait de l'escolar, une espèce de poisson pouvant provoquer de graves troubles digestifs. En réalité, l’escolar ne parvient pas à métaboliser une toxine grasse qu’il consomme en grande quantité. Elle se stocke donc dans sa chair, ce qui lui donne son bon goût et sa consistance huileuse. Mais cette huile est en fait proche du ricin ou des huiles minérales, impropres à la consommation. Quelques grammes et les symptômes seront légers, un gros steak entier, et les diarrhées seront explosives, huileuses, de couleur orange et, encore plus désagréable, difficiles à contrôler. D'où son surnom de « poisson laxatif ». Pour cette raison, le Japon et l’Italie en ont interdit l’importation et la vente, alors qu’au Canada, en Suède et au Danemark, des étiquettes d’avertissements préviennent les consommateurs « qui font confiance à leur anus », comme le dit le désormais célèbre proverbe africain…

 

La liste des fraudes est longue

De plus, des poissons que la FDA déconseille aux femmes enceintes et aux enfants en raison de leur teneur élevée en mercure, comme le bar, ont été vendus à des clients à New York sous d'autres noms. Des poissons d'élevage moins chers ont remplacé dans certains points de vente des poissons sauvages beaucoup plus coûteux comme du pangasius vendu pour du mérou, de la sole ou de la morue. Le tilapia est aussi offert pour du rouget ou du saumon d'élevage comme l'équivalent sauvage ou du saumon chinook. Des poissons menacés ou vulnérables sont aussi vendus sous d'autres noms d'espèces.

 

Acheter du poisson est devenu un jeu de devinette

"Acheter du poisson est devenu un jeu de devinette pour les consommateurs américains", a commenté Beth Lowell, une responsable d’Oceana. "Que vous viviez en Floride ou au Kansas, personne n'est à l'abri de fraude en achetant du poisson", a-t-elle ajouté, jugeant qu'il faudrait "traquer les poissons du bateau de pêche jusqu'à la table du consommateur pour pouvoir être sûrs qu'ils sont sans danger, légaux et portent une étiquette les décrivant de façon exacte". "Outre le fait d'être trompés, un grand nombre de consommateurs se voient nier le droit de choisir un poisson basé sur un souci de santé ou de préservation" pour des espèces menacées, déplore encore le Dr Kimberly Warner, un scientifique d'Oceana, le principal auteur de cette recherche.

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