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Un militant d'Extinction Rebellion s'attache à un SUV de luxe au salon de l'auto: "Les gens sont dépouillés par l'industrie" (vidéos)

Le groupe activiste pour l'environnement Extinction Rebellion (XR) a mené une action au salon de l'auto de Bruxelles ce samedi. Des banderoles ont été déployées, des véhicules ont été aspergés de faux sang ou tagués, des militants se sont enchaînés à des volants. En fin d'après-midi, la police nous a annoncé avoir arrêté 185 personnes. Nous avons pu interroger l'un des activistes.

Des militants du mouvement Extinction Rebellion ont mené des actions samedi dans plusieurs stands de marques automobiles lors du salon de l'auto à Bruxelles. La police a rapidement évacué les activistes. Les chiffre de 100 puis 150 arrestations ont d'abord été annoncés. Vers 20h30, la police a annoncé avoir finalement interpellé 185 personnes. Les activistes "seront relâchés après avoir donné leur identité", a indiqué un porte-parole de la police.

Extinction Rebellion avait appelé ses sympathisants à se retrouver dans l'enceinte du salon de l'automobile pour une opération "Salon des Mensonges" destinée à "perturber le Salon de l'Auto afin de dire la vérité sur l'effondrement écologique et le rôle moteur de l'industrie automobile dans cette crise", précisait le communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

Une action à l'entrée du salon

Peu après midi, des activistes ont grimpé sur une plate-forme de l'entrée principale afin de remplacer la publicité automobile par une bannière d'Extinction Rebellion. "Stop CO2 emissions", indiquait le message. D'autres actions ont ensuite été organisées dans les palais de Brussels Expo.

Des militants se sont notamment enchaînés au volant des voitures exposées et d'autres ont "tagué" des véhicules. Chez Peugeot, quelques modèles ont également été aspergés de faux sang.

 

Une action a été menée sur le stand du géant pétrolier Shell. Un activiste dénudé et ensanglanté hurlait "Shell tue" pendant que d'autres portant un masque représentant le logo du pétrolier distribuaient des tracts aux visiteurs.

Je me suis attaché à la voiture pour que les gens sachent qu'ils sont dépouillés par cette industrie

Notre équipe sur place a pu interroger l'individu qui s'est enchaîné à un SUV haut de gamme. L'homme parlait anglais. Voici la traduction de ses réponses. "Notre action n'est pas contre les gens qui conduisent ou achètent des voitures. Je fais des études en physique et j'ai un diplôme en ingénierie, laissez-moi vous dire que la quantité d'émissions de CO2 produite par ces voitures est beaucoup plus élevée de ce qu'ils annoncent. Je me suis attaché à la voiture pour que les gens sachent qu'ils sont dépouillés par cette industrie. Ils achètent des armes qui les tueront. Ils achètent un outil de leur suicide avec leurs économies! C'est honteux... laisser les gens économiser pour leur donner quelque chose qui les tuera, eux et leurs enfants. Et ils appellent ça une voiture familiale!", a dénoncé l'activiste.

Conformément aux consignes du mouvement, les militants ont joué la dispersion pour mener leurs actions par petits groupes à l'intérieur du salon contre des cibles pré-sélectionnées. Mais plusieurs des organisateurs, identifiés par la police, ont été interpellés avant de pouvoir entrer.

"On l'a appelé 'le Salon des mensonges' parce qu'on ne croit absolument plus en l'industrie automobile pour apporter des solutions vis-à-vis de cette crise écologique et climatique. Elle a déjà menti par le passé, continue à mentir et continuera à nous mentir si on ne l'arrête pas", a expliqué à l'AFP une des porte-parole de XR identifiées comme Sarah.

"Par cette action, le but est vraiment de permettre aux citoyens et aux citoyennes de se dire: nous, on ne veut plus continuer de subir la pression de l'industrie automobile, parce qu'il faut mettre en place un autre modèle de mobilité qui favorise tout un tas d'autres alternatives qui soient justes aussi bien socialement et écologiquement", a-t-elle ajouté.

Jamais auparavant on a vu autant de voitures électriques et hybrides que cette année-ci au salon

Nous avons également interrogé le responsable d'un stand pris pour cible par les manifestants. L'un des activistes s'est collé avec de la colle forte à une borne de recharge électrique, faisant quelques dégâts à l'appareil. "Pour nous évidemment ce n'est pas productif du tout, ce n'est pas une bonne publicité pour nous. On n'est pas content de ce genre d'action. Ce n'est pas le bon endroit pour ce genre d'action. On est pour la communication plutôt que des actions comme ça", nous a confié le responsable du stand.

Sur place, notre équipe a également questionné le porte-parole belge de l'industrie automobile. "On leur donnait le droit et le temps de manifester et de déclarer ce qu'ils voulaient à déclarer, et puis on a écarté les manifestants de cette enceinte du Heysel", a réagi Joost Kaesemans, porte-parole de la fédération belge de l'industrie. Nous l'avons également interrogé sur le fonds du problème soulevé par Extinction Rebellion: la pollution des véhicules commercialisés par l'industrie automobile. "Jamais auparavant on a vu autant de voitures électriques et hybrides que cette année-ci au salon. Donc c'est une démonstration que le secteur prend le problème au sérieux et qu'on est en train de mettre sur le marché des produits qui sont toujours plus sûrs, plus durables et plus propres", a commenté Joost Kaesemans.

Sur le thème des véhicules électriques, les activistes dénonçaient justement la pollution générée par les batteries et la délocalisation des impacts vers les pays où sont ensuite recyclés les appareils.

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