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Deux femmes victimes de sac-jacking dans leurs voitures à Bruxelles: des passants courent après les voleurs

Katty ainsi qu'une autre automobiliste ont été victimes d'un sac-jacking, vendredi 4 mars. Immédiatement, des passants leur sont venus en aide.

La fermeture du tunnel Stéphanie a contraint de nombreux automobilistes à changer d'itinéraire. C'est le cas de Katty, habitante d'Uccle. Depuis près d'un mois, la mère de famille passe près de la porte de Hal pour faire le trajet domicile-travail.

Vendredi 4 mars, il est 17h30, lorsqu'elle prend la route pour rentrer chez elle. Connectée en bluetooth, elle est au téléphone avec sa fille. Elles règlent les derniers détails de la soirée qu'elles doivent passer ensemble. Comme tous les jours, le trafic est dense, les automobilistes nombreux et les files interminables.

 

"J'ai vu quelque chose se précipiter sur la vitre passager"

Arrêtée au feu rouge, la Bruxelloise patiente à la hauteur de la rue du Remblai. "Tout d'un coup, j'ai vu quelque chose se précipiter sur la vitre passager. Elle a explosé et un homme a attrapé mon sac qui se trouvait au pied de la place passager. Tout s'est fait en une fraction de secondes", explique-elle. En réalisant ce qui venait d'arriver, la quinquagénaire pousse un cri d'effroi, qui plonge le quartier dans l'incompréhension. "Les gens ont pensé que quelqu'un venait de se faire assassiner", affirme-t-elle.

Katty vient d'être victime d'un sac-jacking. Très vite, il faut réagir. Elle fonce hors de sa voiture pour poursuivre les voleurs. Mais dans la précipitation, elle se rend compte qu'elle a omis de retirer les clés de sa voiture. Elle revient donc à celle-ci et en coupant le contact, elle aperçoit que l'automobiliste se trouvant devant elle a, elle aussi, été victime de sac-jacking. Sa vitre passager est brisée et la jeune femme apeurée.

"Les gens sont restés près de nous pour nous rassurer"

Paniquées et impuissantes, les deux femmes se sentent démunies. "C'est pas facile de courir après des gamins de 20 ans !", s'exclame Katty. Mais c'était sans compter sur la solidarité des passants. Deux hommes, qui passaient par là, se mettent à poursuivre les voleurs dans le but de rapporter les affaires volées. Ils ne connaissaient pas les victimes mais n'ont pourtant pas hésité à les secourir. "Après une dizaine de minutes, l'un des jeunes hommes est revenu. Il était parvenu à arracher le sac de l'autre automobiliste à un voleur. Ces deux jeunes hommes ont été courageux, au risque de se faire taper dessus", lance-t-elle. A ce moment, Katty a pris conscience de l'élan de solidarité qui s'organise dans le quartier. "Un monsieur a prêté son GSM à l'autre victime. On nous a proposé à boire. Les gens sont restés près de nous pour nous rassurer", témoigne la Bruxelloise. 

Le sac de Katty n'a quant à lui pas été retrouvé. Alors, entre le changement de sa vitre et toutes les démarches administratives concernant le vol de papiers, elle n'a pas une minute à elle depuis l'incident. "Je dois avouer que j''ai dû faire un effort hier soir pour repasser  par l'endroit où j'avais été agressée", explique-t-elle. 

"Je m'inquiète pour la jeunesse et les générations à venir"

Deux procès-verbaux ont été établis pour les deux victimes. Une enquête est en cours. Si la quinquagénaire avoue avoir eu peur ce jour-là, elle tient surtout à remercier tous ces inconnus qui se sont mobilisés face à ce qui venait de lui arriver. Sans oublier, l'équipe de la police de Bruxelles. "Ils nous ont assisté, entendu et réconforté. Ils méritent toute notre reconnaissance pour toute l'énergie qu'ils déploient", souligne Katty. 

Dans un mail adressé au bourgmestre, elle exprime toute sa gratitude envers les professionnels mais avoue s'inquiéter pour sa sécurité ainsi que pour celle de ses deux filles : "Vos hommes ont dépensé beaucoup d'énergie et consacré beaucoup de temps pour peut-être attraper l'une ou l'autre de ces petites crapules qui aussitôt ressorties du commissariat ou après avoir comparu vont recommencer leurs sales petits jeux. [...] Bruxelles est un cloaque qui a besoin d'un véritable coup de karcher et ce n'est pas en donnant si peu de moyens et de reconnaissance à votre Police que cela va s'améliorer. En tant que maman de deux jeunes femmes de 27 et 22 ans , je m'inquiète sincèrement pour elles, pour toute la jeunesse et les générations à venir de toutes origines".

Les cas de sac-jacking sont très fréquents. Selon Ilse Van de Keere, porte-parole du commissariat de Police Capitale Bruxelles, il est important de ne laisser aucun objet de valeur, visible dans sa voiture. "Pour éviter le sac-jacking, je conseille de mettre les sacs dans le coffre du véhicule. Ils ne sont tentés par aucun objet à l'intérieur et grâce à la fermeture centralisée, ils ne savent pas ouvrir le coffre", affirme la porte-parole.

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