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Le jardin de Willy retourné par une horde de sangliers: "Ils traversent la Meuse à la nage" et évitent le "destructeur" (photos)

Willy, un habitant de Flémalle, en province de Liège, est désespéré. Il a contacté la rédaction de RTLinfo.be ne sachant plus vers qui se tourner. Son problème? Une horde de sangliers qui a élu domicile derrière son jardin depuis environ un an, avec tous les désagréments qu’ils occasionnent.

"Un peu en désespoir de cause, je m’adresse à vous. J’habite sur les hauteurs de Flémalle, à Souxhon, depuis 1974", nous a-t-il expliqué via notre page Alertez-nous. "J’y ai acquis un bien modeste et un terrain" dont il s’est occupé depuis lors. Jardin, pelouse bien entretenue, verger, le cadre de vie de Willy était idyllique… jusqu’à l’année dernière. "Depuis un an, nous sommes confrontés à des hordes de sangliers qui en une nuit vous retournent des mètres carrés de terrain et mettent à mal votre bien dans lequel vous avez parfois investi, comme moi, des sommes importantes et beaucoup d’heures de labeur." Selon Willy, "tout le monde sait à Flémalle, y compris les autorités, que le problème est croissant."

 

Les sangliers traversent la Meuse à la nage!

Christophe Dister est employé à l’administration communale de Flémalle. Attaché aux travaux et à l’environnement, il est un peu le "Monsieur sangliers" de la commune. Pour lui, il y a effectivement eu "une recrudescence de sangliers depuis 2 ans et demi, 3 ans." "Le problème, c’est que le sanglier n’a aucun prédateur à part nous. Il est de plus en plus habitué aux hommes et à leur présence, donc il s’approche des habitations où il trouve du compost ou des bulbes dans les potagers dont il raffole." Et à Flémalle, "comme une grosse partie de la commune est boisée, ils pullulent." Ils étaient cependant cantonnés à la rive droite de la Meuse, qui est censée constituer "un obstacle naturel", explique M. Dister. "Mais un de nos ouvrier en a déjà vu traverser le fleuve à la nage! Ils sont dotés d’une force irréelle, c’est abominable."

Le "destructeur" appelé à la rescousse

Voilà pourquoi "la commune a mis en place un système que beaucoup d’autres communes de la région utilisent. Via un arrêté de police pris par la bourgmestre Isabelle Simonis, un chasseur spécifique a été désigné dans le cadre de la loi et sous couvert de la Division Nature et Forêt de la Région wallonne". Lorsqu’un habitant signale la présence d’un sanglier à la police, elle envoie une requête à la Division. Si elle donne son feu vert, le chasseur attitré, appelé le "destructeur", accompagné de son équipe et de la police, peut intervenir avec son arme en dehors des zones de chasse, donc dans les rues et l’arrière des jardins lorsque les habitants ont donné leur accord. "Le fait que son intervention soit avalisée et par la Commune, et par la Wallonie, c’est une double garantie de sécurité. Il s’agit quand même de gens armés dans nos rues!"

Un problème à l’échelle de plusieurs communes

Mais pour Willy, "la procédure d’abattage et les règles communales sont désuètes, voire obsolètes, face à l’ampleur des dégâts." Christophe Dister le concède, "au niveau humain, c’est compliqué de stopper entièrement l’arrivée de sangliers". En effet, ceux-ci  ne proviennent pas que des bois de Flémalle, mais de toutes les autres communes. "Un sanglier peut parcourir 30 kilomètres par jour. Comme les bois dans la région sont adjacents, un sanglier peut venir en un jour de Seraing et repartir le lendemain sur Grâce-Hollogne voir même Nandrin", explique-t-il. Et comme les battues hors territoire de chasse sont interdites, le destructeur ne vient que lorsqu’on signale des sangliers et qu’il a obtenu l’aval de la Wallonie. "Il faut encore qu’ils soient toujours là quand on arrive, ce qui est extrêmement compliqué à gérer, d’autant  qu’ils ne sont jamais seuls et que le moindre bruit les fait fuir". Les pièges et les cages étant illégaux en Belgique, la seule solution serait d’augmenter le nombre de chasseurs en ville. Une option jugée trop risquée par la commune.

 

Seulement trois jardins saccagés en deux ans

Le fléau n’est cependant pas si important qu’il en a l’air. "Je suis assez content du travail qu’on a fourni jusqu’ici", note malgré tout M. Dister. "En deux ans, nous ne sommes allés que chez trois personnes pour des dégâts aux jardins". D’autant que pour limiter l’arrivée des sangliers depuis l’autre rive, où plusieurs bois abritent l’animal, le nombre de battues dans ceux-ci a été augmentée et une partie de leur périmètre clôturé et électrifié.

Faire assurer son jardin: peut-être la solution

S’il est impossible d’empêcher une horde de sangliers de ravager son jardin, il est cependant possible d’être dédommagé. Il existe en effet des assurances qui couvrent les dégâts dus, entre autres, à ces cochons sauvages. Selon Wauthier Robyns, porte-parole d’Assuralia, certaines compagnies proposent des extensions de leur assurance incendie aux jardins. "Ça fait partie des produits développés ces dernières années en raison des montants parfois importants investis par des propriétaires dans leur jardin." Moyennant une franchise, les dégâts occasionnés à ces espaces verts par des tempêtes non reconnues comme catastrophes naturelles ou par des animaux sauvages peuvent donc être remboursés.

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