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Des "cueilleurs professionnels" ramassent et vendent tous les champignons de la forêt de Libin: "On est tombés sur des camionnettes remplies"

La commune de Libin autorise la cueillette des champignons, mais uniquement pour ses habitants. La mesure est prise pour éviter que des bandes organisées ne dévalisent les forêts, pour ensuite les revendre aux restaurateurs. Des panneaux rappellent les règles à suivre, et des amendes sont prévues en cas d’infraction.

Alors que les champignons sortent de terre en nombre dans les sous-bois ces dernières semaines, des affiches et panneaux fleurissent à l’entrée des bois des communes de Libin, Wellin et Daverdisse : "cueillette des champignons interdite, excepté pour les habitants de Libin et des communes limitrophes".

"Pour récolter, il faut avoir le consentement de son propriétaire. Ici, vous êtes dans une forêt communale de Libin, donc vous devez avoir le consentement de la commune de Libin pour prélever, ici, des champignons", confirme Élise Speybrouck, la cheffe du cantonnement au Département Nature et Forêts de Libin.

Ces panneaux servent donc de rappel des règles alors que depuis plusieurs années, les sous-bois de la région se voient dévalisés souvent par des bandes très bien organisées qui coupent tout sur leur passage et débarquent parfois équipés de lampes frontales pour commencer leur razzia avant le lever du jour. "On est déjà tombés, lors de nos tournées, sur des camionnettes remplies de champignons. Ces personnes viennent à 5 ou 6h du matin avec une lampe de poche. Ils travaillent jusqu'au soir, pour après les revendre", déplore Fabrice Mazay.

Les cèpes de Bordeaux et autres champignons sont entassés dans des sacs et dans les coffres de voiture puis revendus dans des restaurants. Il s'agit d'un vrai commerce parallèle très impactant, tant pour l’environnement, que pour la population locale qui ne peut plus disposer de ce que lui offre la nature, à proximité directe.

Pour le Département Nature et Forêts (DNF), rappelle donc certaines règles régissant la cueillette, inscrites dans le code forestier (qui régit la circulation et les activités en forêt), et vis-à-vis des règlements décidés il y a plusieurs années déjà par les communes de la région. Circuler en forêt, c’est comme pour la route, nul n’est censé ignorer le code et les règles.

Dans les bois communaux de Libin par exemple (dans les bois de privés, il faut l’accord du propriétaire), seuls les habitants de commune et des communes voisines peuvent cueillir des champignons. Ils faut veiller à prélever le champignon correctement en le coupant au niveau du pied pour laisser ses racines en terre et lui permettre de se reproduire. "Ce sera toujours la même règle, un seau de 10 litres par jour et par personne, maximum. La sortie du chemin est limitée à 50 mètres", précise également Élise Speybrouck.

En cas d’infraction, l’agent DNF a le pouvoir de demander la carte d’identité des personnes surprises en pleine cueillette. De dresser aussi un avertissement en fonction du cas de figure (si par exemple il s’agit juste d’une famille de touristes qui cueille 2-3 champignons et qui ignore le règlement) ou alors de rédiger un procès-verbal. À la clef, une amende qui peut aller jusqu’à 150 euros. Si le délit est flagrant, les champignons saisis sont écrasés et détruits directement en forêt.

Il y a plusieurs années déjà, ces razzias avaient été constatées, ce qui avait incité le DNF à demander aux communes (dépendant du cantonnement de Libin, soit Libin, Daverdisse et Wellin) d’agir et de prendre des règlements. Cette année encore, avec la chaleur puis l’humidité, de belles quantités de champignons sont sortis et des cueilleurs professionnels ont été aperçus.

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