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"Il a tout envoyé dans la piscine": le jardin de Daniel saccagé par un voisin, le dossier est classé sans suite

"Je me souviens parfaitement de la date, car c'est le jour où ma belle-fille a accouché." Daniel ne peut pas oublier ce 13 septembre 2019. Il est devenu grand-père mais il a aussi été victime d'un acte qu'il n'explique pas vraiment. Il a décidé d'appuyer sur le bouton orange Alertez-nous pour le raconter.

Quelques jours plus tôt, le père de famille avait installé une piscine de 11 mètres sur 4 mètres dans le jardin de son habitation qu'il partage avec son fils, dans la région de Charleroi. Il n'avait pas encore eu l'occasion de l'inaugurer, vu la situation familiale. "J'étais encore à la maternité quand mon téléphone a sonné", dit-il. "On m'a prévenu qu'on était venu dégrader mon habitation. J'ai foncé jusque chez moi." En arrivant, Daniel découvre une scène surréaliste. "Un individu a pénétré chez moi et a envoyé tout notre mobilier de jardin dans la piscine", se souvient-il parfaitement. "Des chaises, des jouets, des fleurs,... Tout ce qu'il a trouvé.

"Je ne vois qu'une chose: la jalousie"

Daniel aperçoit alors la police en train d'interpeller un individu sur son terrain. Il s'agit d'un homme habitant à moins d'un kilomètre de son domicile. Daniel dit le connaître, mais uniquement de vue. "Je n'ai jamais eu le moindre contentieux avec lui", affirme le commerçant indépendant. "Je ne fais pas de politique et je ne trempe pas dans des histoires suspectes."

Mais alors, pourquoi cet homme est-il venu dégrader le jardin et la piscine de Daniel? "Je ne vois qu'une chose: la jalousie", dit le commerçant. "Après son acte, il a dit que nous ne méritions pas d'avoir autant de choses. Puis, il s'est laissé interpeller sans résistance."

Nous avons pu consulter le PV de plainte du fils de Didier dans lequel il explique le déroulé des faits. "J'ai été contacté à 15h54 par ma maman, elle m'a signalé qu'un homme était rentré au sein de mon domicile et avait tout cassé", peut-on lire également.

"Je tiens à signaler que ma sœur a été fortement choquée psychologiquement car elle est arrivée dans les premières pour constater ce qu'il se passait", est-il également précisé.

Classé sans suite

Daniel indique que le suspect a été relâché le lendemain. "Il se baladait avec sa femme devant chez nous trois jours après les faits", soupire-t-il. "Mais j'ai évidemment porté plainte dans le but, au moins, d'être remboursé du préjudice." L'homme de 55 ans affirme que lui et son fils en ont eu pour 17.000 euros de frais et que l'assurance juridique a refusé d'intervenir. Ils ont dû s'en remettre à la justice et ont donc engagé un avocat.

Mais trois ans après les faits, c'est la douche froide pour Daniel. "Mon avocat m'a appelé pour me dire que le dossier avait été classé sans suite au pénal", s'indigne-t-il. "Pour manque de charges. Mais comment est-ce possible alors que cet individu a été interpellé par la police sur les lieux de son méfait et qu'il a tout reconnu?"

J'émets de grands doutes quant à la solvabilité de Monsieur

Didier nous a également envoyé la copie du rapport de son avocat, qui n'a pas souhaité nous répondre directement. "Le dossier a été classé sans suite. Cela signifie que Monsieur ne sera pas poursuivi pénalement", indique le juriste à son client. "Cela ne nous empêche pas de le poursuivre au civil pour obtenir une indemnisation de vos dommages. Malheureusement, il semble qu'aucune assurance ne pourrait intervenir dans le cas d'espèce."

L'avocat met aussi en exergue l'état de l'individu qui a saccagé l'extérieur de Didier et de son fils. "Il explique être sujet aux trous de mémoire et qu'il fait beaucoup de cauchemars", écrit-il. "Il précise qu'il a vécu la guerre de Tchétchénie et qu'il garde beaucoup de séquelles. Il ressort de son audition qu'il consomme régulièrement de la marijuana."

Selon ce rapport, l'individu n'a aucun revenu. "J'émets de grands doutes quant à la solvabilité de Monsieur", indique l'avocat.

"J'ai fait une dépression"

Aujourd'hui, Daniel est scandalisé et désespéré. Il indique avoir particulièrement souffert suite à cet acte. "Pas seulement financièrement mais aussi mentalement", affirme la victime. "Je ne me suis plus senti en sécurité pendant longtemps chez moi. J'ai même fait une dépression. Et maintenant, j'apprends qu'il ne va pas payer pour ses actes. C'est un nouveau coup de couteau." L'homme de 55 ans en veut énormément à la justice. "En Belgique, on peut donc tout casser dans le jardin de son voisin sans en subir les conséquences", souligne-t-il. "Si on commence à permettre cela, il va y en avoir beaucoup des maisons saccagées.


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