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John a repéré l'arnaque du SURF ÉLECTRIQUE sur Facebook, 3 de ses amis se sont fait avoir: "C’est de la poudre aux yeux !"

Dans les fils d’actualité Facebook, des publicités font miroiter la possibilité d’acheter un surf électrique pour un prix dérisoire. L’offre séduit, puis déçoit de nombreux consommateurs.

Un surfeur glissant sur la mer, debout sur une planche qui a l’air de voler juste au-dessus de l’eau. La vidéo de promotion pour ce surf électrique a de quoi faire rêver. Elle circule sur Facebook par le biais de soi-disant boutiques en ligne, qui affichent toutes le même prix, très attractif pour un tel objet : 199 dollars. La société portoricaine Lift, qui a créé ce produit, le "eFoil", le vend sur son site internet pour 12.000 dollars. Pourquoi une telle différence de prix ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’une "énorme arnaque", dénonce John via notre bouton orange Alertez-nous.


Une publicité particulièrement alléchante

John, 41 ans, de Bütgenbach (près de la frontière avec l’Allemagne), a un faible pour tous les sports à sensations fortes. "Déformation professionnelle", confie ce militaire de carrière. Lorsqu’il voit la planche de surf électrique en vente pour 199 dollars, il est immédiatement intéressé. "J’en ai discuté avec ma femme. J’ai pris une nuit pour réfléchir. Le lendemain, j’ai commencé un petit peu à chercher et voir si c’était faisable", raconte-t-il.


De nombreux commentaires alertent les potentiels acheteurs

Plus John y pense, moins l’offre lui parait crédible. "Je sais que la batterie, ça doit être quelque chose de bon, ça doit soulever un corps", explique-t-il. Puis il lit une flopée de commentaires publiés sous la publicité en question. Pas une seule personne ne se réjouit d’avoir reçu l’objet tant convoité. Au contraire, il découvre de nombreuses plaintes. Des consommateurs aux quatre coins de la planète dénoncent un "scam", une arnaque en anglais.

Une planche de surf électrique pour 170 euros, vraiment ? "C'est de la poudre aux yeux", conclut John. 


Les vendeurs bradent encore le produit pour déclencher l’achat

Mais d’autres, plus crédules, mordent à l’hameçon. Pensant avoir repéré un bon plan, ils le partagent avec leurs amis en les taggant dans un message. Une marque d’intérêt qui leur vaut un message de la pseudo boutique en ligne. "Bonjour mes chers amis", leur écrit-on. Outre les 75% de réduction initiaux et la livraison gratuite, le magasin leur offre encore généreusement 10% sur le prix final…


"J’ai acheté sur un coup de tête"

Si John ne s’est pas laissé prendre, trois de ses amis ont cédé au chant des sirènes. C’est le cas de Thierry, consultant en informatique, qui habite à Bruxelles. "J’avais un compte PayPal avec de l’argent dessus parce que je venais de revendre un GPS, quand j’ai vu la publicité je me suis dit ‘Tiens c’est l’occasion d’acheter un truc pour les vacances avec ma fille’", raconte-t-il.

Alerté par John, Thierry veut pourtant encore croire à une bonne surprise. "Mais il y a peu de chance", admet-il. "Je n’ai pas été prudent sur ce coup-là. J’ai acheté sur un coup de tête. Vu le prix, j’aurais dû avoir la puce à l’oreille", regrette le Bruxellois, qui préfère relativiser. "200 dollars c’est pas encore très grave", note-t-il.


Facebook n’autorise pourtant pas ce genre de publicités

Les deux amis s’étonnent que Facebook ne filtre pas ce genre de publicités mensongères. Les messages dénonçant l’arnaque s’accumulent, mais les publicités pour la planche de surf électrique continuent de circuler sur le réseau social.

Nous avons contacté Facebook pour comprendre sa politique en matière de publicité. "Avant que les publicités n’apparaissent sur Facebook ou sur Instagram, elles sont examinées pour vérifier qu’elles respectent nos règles publicitaires. En général, la majorité des publicités sont examinées dans un délai de 24 heures. Toutefois, cette durée peut varier selon les cas", assure un porte-parole de Facebook.

"Les publicités ne doivent pas comprendre de contenu faux, mensonger ou trompeur, y compris des déclarations, offres ou pratiques commerciales trompeuses", stipulent les règles publicitaires de Facebook.


Comment ces vendeurs peu scrupuleux trompent à la fois Facebook et les acheteurs

En théorie, les publicités pour cette planche de surf ne devraient donc pas être diffusées sur le réseau social. Mais les auteurs de cette arnaque parviennent manifestement à passer à travers les mailles du système. Pour ce faire, ils créent à volonté des comptes Facebook et fausses boutiques en ligne : Bingodone, Marvel Joy, Space for Buy, Fans Unit, Yaever… Si une publicité est signalée par un internaute, il leur suffit de revenir à la charge sous un autre nom.

Pour mieux brouiller les pistes, les vendeurs ont pris soin de donner à leurs sites des allures de véritables sites marchands. Ainsi, la page d’accueil de "Yaever" ressemble en tous points à celle d’un e-shop de mode pour femme. "Fans Unit" affiche pour sa part un catalogue d’objets hétéroclites : montre intelligente, dashcam (caméra embarquée pour voiture), aspirateur robot…


Une arnaque "made in China" ?

Si le nom du site internet change, la page de présentation de la planche de surf reste la même. En bas de page, la même adresse est mentionnée invariablement : à Hangzhou, à 200 kilomètres au sud-ouest de Shanghai. 

Un décompte vous presse de passer commande pour profiter de la "promotion". Mais si vous allez à n’importe quelle heure de la journée sur cette page, le décompte est toujours le même… Quant à l’adresse email de contact, elle ne renvoie qu’un mail en mandarin pour vous indiquer qu’elle est pleine.

Vous l’aurez compris, si vous êtes en manque de sensations fortes cet été, on vous déconseille fortement l'achat de ce produit via ce genre de publicités. Sur Facebook, plusieurs personnes qui ont commandé la fameuse planche rapportent avoir reçu un objet de la taille… d’un playmobil.

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