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Policier et syndiqué FGTB depuis 10 ans: "Je vais me désaffilier, ils m’ont dégoûté"

Les actions récentes menées par les syndicats ont entraîné leur lot de désagréments pour les citoyens. Parmi ceux-ci, un policier a tenu à écrire une lettre ouverte à son syndicat. Il veut quitter la FGTB, dégoûté.

Olivier (prénom d'emprunt) est policier depuis 7 ans mais cela fait une dizaine d’années qu’il est affilié au syndicat socialiste FGTB. "Je souhaite leur écrire une lettre ouverte. Les notifier que je souhaite me désaffilier et surtout en expliquer les raisons".


"Ceux qui me jetaient des projectiles étaient des syndicalistes FGTB: j'ai eu envie de leur dire qu'on était ensemble"

Olivier fait partie du service Intervention de la police. Le 24 mai dernier, il était de service lors de la manifestation en front commun. "J’ai passé des heures dans les fumées, dans les bruits de pétards. J’ai dû esquiver des jets de bouteille, de pavés, de dalle de béton... avec un casque et un bouclier comme seule protection. A un moment, j’ai relevé la tête et j’ai vu que ceux qui me jetaient des projectiles, qui essayaient de me blesser... étaient des syndicalistes FGTB. J’ai eu envie de leur dire qu’on était ensemble. Que moi aussi j’étais affilié chez eux".


Dans le privé comme dans le boulot, les actions syndicales le suivent

Si Olivier a tenu à contacter la rédaction via le bouton orange Alertez-nous, c’est qu’il éprouve un vrai sentiment de ras le bol. "Ces dernières semaines, les actions syndicales m’ont poursuivi un peu partout. Dans ma vie privée comme dans ma vie professionnelle". Quelques jours après la manifestation, Olivier n’a pas eu droit au jour de congé réglementaire. "J’ai été à nouveau réquisitionné pour assurer un service en prison à la place des gardiens grévistes. J'ai surtout constaté que j'ai pris le poste de quelqu'un qui était présent devant la prison avec des autres gardiens. Ils prenaient un malin plaisir à me narguer, une bière à la main et ce toujours en portant fièrement les couleurs de la FGTB".


"Moi aussi je suis victime des mesures du gouvernement mais là c'est trop !"

Et l’histoire continue. "Le 31 mai, je commence ma journée par une première difficulté. L’école de mon enfant est en grève. Ma compagne est donc obligée de rester à la maison pour garder notre fils de 4 ans. Seconde difficulté: en temps normal, je rejoins Bruxelles en train pour aller travailler. Surprise, les cheminots sont en grève, je prends donc mon véhicule, je passe devant la gare et constate à nouveau un piquet de grève aux couleurs de la FGTB. Je rejoins Bruxelles en voiture et cela me prend plus de 3 heures. Dans ma région, je constate que les poubelles sont toujours devant la porte. Je vais faire des courses et je tombe sur un piquet de grève, à nouveau portant les couleurs de la FGTB. J'aimerai tellement pouvoir témoigner auprès de ce syndicat que moi aussi je suis un travailleur, moi aussi je suis syndiqué, moi aussi je suis victime des mesures du gouvernement mais que là c'est trop !"


"Ils sont censés défendre tout le monde mais les gens qu’ils embêtent sont aussi inscrits chez eux"

Dans le passé, Olivier s’est affilié à la FGTB parce qu’il avait été séduit par le discours. "Ils parlaient de défense du travailleur. Aujourd’hui, c’est moi qu’ils attaquent". Olivier n’avait jamais pensé à changer de syndicat mais aujourd’hui, il a pris sa décision. "Ce sont les actions de ces dernières semaines. On n’a jamais été aussi loin, autant d’actions pendant aussi longtemps. Je n’ai rien contre leurs revendications, chacun a le droit de défendre son secteur, c’est légitime. Mais il y a peut-être d’autre moyens. Je suis un peu déçu au final. Ils sont censés défendre tout le monde mais les gens qu’ils embêtent sont aussi inscrits chez eux."

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