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Elle photoshope son corps pour dénoncer la tyrannie des standards de beauté: "Est-ce cela, un corps idéal?"

Elle a beau être professeure de fitness, l'américaine Cassey Ho doute de son physique, comme tout le monde. "Parfois, je me regarde dans le miroir et je me demande à quoi je ressemblerais si j'avais un corps "parfait", comme ceux dans les magazines ou qui défilent sur Instagram", écrit-elle sur son blog, Blogilates.com. La sportive, plusieurs fois récompensée de prix en tout genre, fait néanmoins le lien entre la beauté dite "parfaite" et son contexte ainsi qu'à la pression qu'exercent les diktats de la beauté sur les femmes et les hommes. Une prise de recul nécessaire pour qui veut comprendre qu'il n'y a pas une façon d'être belle/beau, mais plusieurs, et qu'elles sont influencées par l'époque dans laquelle on vit. "Et si nous n'étions pas en 2018?, se demande la bloggeuse. À quoi ressemblerait mon corps idéal?". Cassey Ho a donc fait l'exercice et a modifié la photo de son corps à l'aide de Photoshop en fonction des critères subjectifs de beauté de chaque époque. 

En 2018, la beauté féminine se veut comme suit: de grosses fesses et une taille ultra fine, à la Kim Kardashian. Avec les dérives que l'on connaît: de plus en plus de femmes passent sur le billard pour se faire placer des implants fessiers. "Entre 2012 et 2014, les implants et injections aux fesses ont augmenté de 58%", a calculé la bloggeuse.

Entre 1990 et 2000, le "corps idéal" se voulait plutôt mince, mais avec un attribut féminin saillant: la poitrine. Il fallait donc avoir de longues jambes, une taille fine, mais de gros seins. Là encore, avec des conséquences désastreuses sur le corps des femmes. "En 2010, les augmentations mammaires sont l'intervention de chirurgie cosmétique la plus demandée aux Etats-Unis", dit Cassey Ho.

En 1990, c'était l'ère du corps décharné. Ces femmes, parfois à l'air malade, déambulaient sur les podiums des grandes marques, avant que des tailles minimales ne soient exigées par la loi afin de préserver leur santé et d'endiguer le phénomène d'anorexie chez bien des jeunes filles, devenues victimes de cette maladie. Malgré quelques efforts, la situation est néanmoins toujours problématique: l'extrême maigreur est toujours valorisée par certains.

En 1950, être belle signifiait ressembler à Marylin Monroe: le corps devait avoir une forme de sablier.

En 1920, le look androgyne était privilégié. "Les femmes choisissent de cacher leurs courbes et le font en se recouvrant leur poitrine avec des lanières de tissu pour créer la silhouette droite idéale pour les robes à clapet", écrit Cassey Ho. 

De 1400 à 1700, l'apparence jugée idéale est celle qui montre que l'on est bien nourrie et donc, en bonne santé. Les peintres de la Renaissance italienne mettent en scène des corps voluptueux, tout en courbes. 

Qui a raison? Qui a tort? Où est la liberté lorsqu'on se plie aux diktats de la beauté? La sportive termine en tout cas son article avec une photo la montrant telle qu'elle est. "S'il vous plaît, traitez votre corps avec amour et respect", enjoint-elle.

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