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"Il m'a accueilli comme un grand frère": l'incroyable rencontre entre le chanteur Grégoire et Jean-Jacques Goldman

Votre nouvel album s'appelle "Vivre" et il est déjà disponible. C'est votre grand retour après six ans entre deux albums studio. Qu'est-ce que vous avez fait entre temps ? 

Eh bien, je me suis occupé de mes enfants. J'ai eu des enfants et donc je suis resté à la maison. J'ai fait plein de projets mais qui me permettaient de rester, rester chez moi. Donc voilà, j'étais bien tranquillement à aller les voir grandir, à les amener à l'école…

Qu'est-ce qui vous a donné envie de rester plus avec eux ?

Je me suis rendu compte que souvent, il y avait pas mal d'artistes qui avaient sacrifié leur famille au profit de leur carrière. J'ai décidé de faire l'inverse. Je ne voulais pas que ma femme, un jour, me dise "Tu sais que ton fils, il a cinq ans" et ne pas avoir vu le temps passer. Donc naturellement, en fait, j'ai commencé à faire des projets où j'ai mis en musique des poèmes et une comédie musicale, des choses qui me permettaient de ne pas être en tournée ou autre part, de rester à la maison.

Et j'y étais bien jusqu'à ce qu'on revienne me chercher il y a un an. Et on s'est dit que pour aller faire un concert et un album, et je me suis dit "Allez, c'est pas bête, on va en faire un qui va parler de la vie.
Quitte à y retourner, autant le faire jusqu'au bout. Moi, j'ai fait huit ans entre "d'autoconfinement". J'ai été confiné bien avant le moment (rires). C'est vrai qu'aujourd'hui, je suis très flatté d'être encore reçu, qu'on parle de mon album… Je fais ça de manière entière comme au début.

Et célébrer la vie, c'est ce qui c'est ce qui ressort de l'album que vous publiez, qui s'appelle, qui s'appelle "Vivre". Je regardais les commentaires au bas du clip sur YouTube et les internautes disent tout que c'est une chanson qui fait du bien…


C'est gentil, c'est le principe de mon album. L'idée c'est de parler de vivre. Parfois, pendant le confinement, on a pris conscience de l'urgence de vivre, du fait qu'on était peut-être pas forcément dans le bon métier, avec la bonne personne… On a pris des choix assez radicaux de temps en temps et je pense que c'est important et qu'il fallait et qu'il faut parler de ça.

Cet album, il parle du fait de ne pas subir sa vie, de vraiment d'aller au bout de ses rêves, quelles que soient les épreuves, parce que la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Mais il faut pas servir d'excuse. Et puis aussi de profiter du moment présent. C'est pour ça aussi, qu'il y a des enfants, beaucoup des couleurs….
Voir le monde avec des yeux d'enfants, avec leur insouciance, c'est de vraiment être dans cette dynamique là.

On est trop repliés sur nous-mêmes aujourd'hui?


Ah, ben souvent! Après, ça dépend, parce qu'après les réseaux sociaux, ça permet, comme pendant le confinement, de bien échanger et garder contact avec les gens. Mais il faut faire attention, il faut les utiliser à bon escient. C'est comme dans tous: les excès, c'est pas bon. 
Mais effectivement se connecter et d'être là. Les enfants m'ont appris ça parce qu'ils n'ont pas de téléphone. Ils sont encore jeunes et donc quand on est avec eux, il faut savoir poser le téléphone pour se dire "Moi là je suis n train de faire des Lego avec mon fils", sans penser à autre chose

Vous avez déjà réfléchi à l'âge auquel vous avez donné un GSM à vos enfants?


La vie va faire qu'on va être obligés, parce qu'ils vont prendre leur indépendance, beaucoup plus, ils vont devoir aller à des endroits où il faudra les contacter…  C'est plus qu'on va essayer de leur apprendre comment s'en servir de manière assez intelligente et de ne pas passer à côté de certaines choses.


C'est de là que vous vous êtes inspiré pour écrire la chanson "Le Monde est à nous", dont vous avez tourné le clip dans l'Ouest américain ?


Oui, je me suis inspiré de ça pendant un road trip dans l'Ouest américain. C'est d'ailleurs une chanson qui s'écoute bien en voiture. 
Je me suis inspirée de l'immensité des paysages, le fait que le monde est à nous, le fait qu'on peut aller n'importe où ce le monde. C'est aussi une métaphore sur le fait dans sa vie, on peut ce qu'on veut. 


Et donc je me dis c'est vraiment un endroit qui donne envie, qui rappelle des choses aux gens qui y sont allés parce que c'est un voyage marquant et qui donne envie, souvent. C'est un voyage que les gens veulent faire, donc d'aller dans ces immensités et l'immensité des possibilités, des possibles, c'est ce que je voulais transmettre à travers ce clip et cette chanson.

Alors, il y a une autre chanson dans cet album dont vous parlez dans toutes les interviews que vous faites et qu'on va aborder aussi. C'est la chanson "Je te pardonne". Vous revenez sur deux drames que vous avez vécus: les décès de votre frère Ludovic en 2002 et d'un autre de vos frères, Nicolas, en 2007. Vous pardonnez quoi à qui?


Je pardonne tout déjà, et je pardonne à moi même de ne pas forcément avoir été parfait, de ne pas forcément avoir su faire ou tout faire. Je pardonne à la mort de m'avoir pris, mes frères. Je pardonne à la vie de m'avoir donné parfois des moments difficiles. Je pardonne à mes frères, à celui qui est parti d'être partie et je pense surtout que le pardon, c'est pas forcément oublier, c'est le fait d'avancer, de se dire c'est comme ça maintenant il faut avancer. Donc je pense qu'en général, même le pardon, c'est très important. Là, on parle de choses qui sont faites, auxquelles on pourra rien changer. Mais même je pense aux gens qui me font du mal dans la vie de tous les jours. Je leur pardonne parce que c'est autre chose à faire que de m'arrêter à ce genre de choses.

C'est un chemin. Le pardon, ça ne s'improvise pas, ça ne se décrète pas.

Ça ne se décrète pas, C'est une discipline. Mais je pense que le bonheur aussi, c'est une discipline. Le bonheur, c'est de se dire tous les jours on va voir les choses positivement. C'est quelque chose de compliqué, c'est pas forcément quelque chose comme ça. "Tiens on est heureux" et maintenant c'est tous les jours. Vouloir voir la vie du bon côté et d'essayer après de regarder le positif dans les choses.
Et quand on est submergé par l'émotion, de faire un pas de côté, tu dire attendez, là, je la mets de côté et reprendre le dessus sur tout ça. C'est une discipline, pardon, c'est une discipline, ce n'est pas facile et avec le temps, ça s'apprend.

La famille Goldman compte beaucoup pour vous. Michael, c'est lui qui a produit indirectement votre premier album?


C'est lui qui a créé le site sur lequel on pouvait produire mon album. Il m'a permis de récolter des fonds pour pouvoir créer ce premier album. Jean-Jacques Goldman a accepté un duo avec vous en 2011.

Est ce qu'on peut revenir deux secondes sur cette probabilité de voir Jean-Jacques Goldman revenir comme ça à venir chanter avec eux avec un artiste après les années 2000 ?

Ben oui, mais en même temps, c'est tout le principe de ma vie qui est une vie de résilience. C'est ce que je raconte dans mon concert. C'est un petit garçon qui rêve de travailler avec Jean-Jacques Goldman et qui, malgré les épreuves notamment le décès de deux de ses frères, va aller jusqu'au bout de son rêve. Et c'est à dire que cette vie-là, elle est assez incroyable parce qu'au lieu de me écrouler, j'ai continué, j'ai fait des stages, j'ai apporté des cafés.. 

Je suis rentré en maison de disques, j'ai fait des stages, apporté des cafés. Et puis finalement, j'ai rencontré Michael Goldman qui m'a proposé ce site. Ma chanson est sortie un an après. Je rencontre son papa et le rêve que j'avais quinze ans avant qui était de lui demander de faire une chanson avec moi. Je vais au culot lui demander et il me dit OK. Alors que ça fait presque quinze ans qu'il a arrêté la musique et il le fait.

Se retrouver face à lui. Vous avez, vous et lui parler, Vous avez, Vous n'avez pas été intimidé ?

Non, parce que justement, Jean-Jacques Goldman, Dave, ça transpire dans ses chansons. C'est quelqu'un qui est bienveillant, c'est quelqu'un qui a du recul. Et donc, quand on se rencontre aux Enfoirés et qu'on s'est rencontré, il est tout de suite arrivé vers moi. Il était au courant de mon histoire avec son fils. Je me produisais et il m'a accueilli et il savait que je parlais de lui tout le temps et il m'a dit, il m'a détendu.

D'ailleurs, j'avais moins le rapport Fan, j'avais plutôt j'étais admirateur. Et puis voilà, comme un grand frère, il m'a accueilli.

Vous avez encore des contacts avec lui ? 


Tout le temps, tout le temps. Que ce soit artistiquement, car je présente mes albums à chaque fois. Mais que ce soit aussi humainement, dès que j'ai une question que je me pose comme ça, je lui envoie un mail et c'est la personne qui a pour moi le plus de recul et d'objectivité sur beaucoup de sujets dans la vie.


Avec votre album qui s'appelle Vivre, vous vous lancez dans une tournée ? Il y a des dates belges qui vont arriver ?

Pour l'instant, non, parce qu'on a fait là l'album. Ça, on fait une petite tournée en France. On a fait une date dans le Nord il y a pas longtemps. Mais oui, évidemment, mais plutôt après l'été.


 

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