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"Le tribunal médiatique condamne trop rapidement": se dirige-t-on vers un abandon des charges pour Ary Abittan?

L'affaire est en cours depuis 2021. Le comédien Ary Abittan a été mis en examen pour le viol d'une jeune femme de 23 ans. Ce mercredi, la situation a changé, en faveur de l'accusé. Il a été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté. Deux juges d'instruction ont répondu favorablement à sa demande d'octroi de ce statut, conformément aux réquisitions du parquet de Paris, a précisé une source judiciaire.

Si ces magistrates ont reconnu le stress post-traumatique "indiscutable" de la plaignante après les faits, elles ont également estimé qu'il ne "ressortait pas de l'information judiciaire d'indices graves ou concordants en faveur d'acte de pénétration sexuelle imposée par violence, contrainte, menace ou surprise", selon des éléments de l'ordonnance dont l'AFP a eu connaissance. L'avocate de l'homme de 49 ans a réagi: "Je me réjouis de cette décision remettant en cause le tribunal médiatique qui parfois juge et condamne trop rapidement."

La jeune femme, qui fréquentait le comédien depuis deux mois au moment des faits reprochés, l'accuse de lui avoir imposé une sodomie alors qu'ils passaient la soirée chez lui, le 30 octobre 2021. Au cours de l'enquête, elle a décrit l'acteur comme "obsédé" par cette pratique sexuelle, mais précisé qu'il avait, jusqu'alors, toujours accepté son refus. Ce soir-là, elle assure avoir d'abord dit "non, pas ce soir", puis "hurlé de douleur" pendant l'acte. Lui a décrit le rapport comme "doux et langoureux".

Elle a porté plainte dans la nuit-même.

"Une action involontaire"

Cette plainte "précise et circonstanciée", déposée "dans les heures qui ont suivi", a contribué à rendre "vraisemblable" qu'Ary Abittan ait pu "commettre les faits de viol", observent les juges.

D'autres indices ont pesé dans sa mise en examen: la présence de sang sur la serviette de bain saisie à son domicile ou encore des messages envoyés à des copines de la plaignante, à qui elle disait avoir "besoin de parler" d'un "truc vraiment pas cool qui venait de se passer avec Ary".

Mais d'autres éléments, recueillis postérieurement à la mise en examen, ont été "de nature à affaiblir la valeur probatoire des indices initialement retenus", disent les juges.

Outre les témoignages d'anciennes petites amies de M. Abittan qui ont décrit "un partenaire sexuel respectueux", les magistrates citent des expertises psychiatriques et psychologique qui n'ont pas "relevé d'éléments de personnalité en faveur d'une sexualité déviante ou de pulsions sexuelles agressives".

Surtout, elles n'estiment "pas possible de conclure que les lésions traumatiques et saignements" de la plaignante "résultent d'un acte de pénétration sexuelle non consenti" car les deux ont raconté avoir eu un premier rapport consenti, et que les saignements "préexistaient, au moins pour partie, au second rapport litigieux".

Le refus de la plaignante de donner les coordonnées du "seul partenaire avec lequel elle avait pratiqué la sodomie selon ses déclarations" est également mentionné par les juges.

Les magistrates ont aussi expliqué "remettre en question le crédit qui peut être porté" aux déclarations de la plaignante, qui ont "évolué" au cours des investigations. Par ailleurs, elles ont relevé que la jeune femme ne semblait pas exclure "une action involontaire" de la part de M. Abittan, s'appuyant sur sa correspondance avec ses amies.

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