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Un triomphe au Festival de Cannes: Artus et ses acteurs brisent les conventions avec "Un p'tit truc en plus"

L'équipe du film d'Artus "Un p'tit truc en plus" a monté ce mercredi 22 mai les marches du Festival de Cannes.

"C'est génial, ils ont niqué tous les codes": Artus savoure la montée des marches à Cannes de sa troupe d'acteurs en situation de handicap au cœur de "Un p'tit truc en plus", gros succès avec 3,4 millions d'entrées. Le Festival de Cannes qui n'a pas pour habitude de mettre à l'honneur les comédies populaires, était cette fois-ci dans l'impossibilité d'ignorer le succès fulgurant d'un petit truc en plus.

Père et fils à l'écran, Clovis Cornillac et Artus y incarnent deux petits malfrats qui se cachent au milieu d'une colonie de vacances pour jeunes porteurs d'un handicap mental, afin d'échapper à la police. Artus se fait passer pour un pensionnaire et Clovis Cornillac pour son éducateur. Une histoire simple, mais traitée avec justesse et tendresse. 

Pour célébrer ce succès surprise au box-office, le Festival de Cannes a invité toute l'équipe de cette comédie qui prend le parti de rire avec les personnes handicapées et non à leurs dépens, à monter les marches. 

Malgré le soutien du public, le réalisateur a dû batailler pour offrir ce moment cannois à ses acteurs. La semaine passée, Artus avait publiquement regretté qu'aucune marque de luxe ne leur ait prêté de tenue. La médiatisation de l'affaire aura permis de résoudre le problème, ils ont été finalement habillés par les marques du groupe de luxe Kering. 

Cette joyeuse bande, tout sourire, a été très applaudie et a foulé le tapis rouge au son de "Bande organisée", tube du collectif marseillais 13'Organisé, chapeauté par le rappeur-star Jul, joué par le DJ de la montée des marches.

Marie Colin, une des actrices handicapées, a fait son show avec un mini-défilé au pied des marches en robe de soirée crème. "Marie, elle a la banane, il faut faire comme elle, il faut arrêter de faire la gueule", s'est réjoui l'humoriste Artus. "J'espère que ça va faire bouger les choses, il faut s'ouvrir à ces gens qu'on essaie de cacher la plupart du temps".

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Belga

Interrogé sur les raisons du succès, Artus a estimé que "dans cette époque un peu anxiogène, c'est un film qui fait du bien", et qui permet de découvrir "une population qu'on ne voit pas souvent, les gens en situation de handicap mental""Il y a onze acteurs en situation de handicap et quatre classiques, quatre chiants, on va dire", s'était amusé l'humoriste et comédien Artus récemment sur France Inter, en précisant que ces derniers étaient lui-même, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi et Céline Groussard.

Par ailleurs, Artus sera aussi l'invité du Syndicat des professionnels du cinéma en situation de handicap (SPCH) ce vendredi 24 mai sur la plage du Centre national du cinéma (CNC) à Cannes à 10h, pour un débat dans le cadre de la Semaine du cinéma positif, sous la présidence de Jacques Attali. Le débat inclura Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, le comédien Samuel Le Bihan, le réalisateur-producteur et président du SPCH Julien Richard-Thomson, et Margault, coordinatrice régie handicap sur le film d'Artus.

Statut 

Des acteurs en situation de handicap ont déjà foulé le tapis rouge en 2019 pour "Hors Normes" du duo de cinéastes Eric Toledano et Olivier Nakache. En 1996, le film "Le huitième jour" de Jaco Van Dormael avait valu un prix d'interprétation ex aequo à Daniel Auteuil et Pascal Duquenne, acteur trisomique.

Par ailleurs, les actrices Léa Drucker, Alexandra Lamy ou encore Eric Toledano et Olivier Nakache ont signé une tribune, sur le site de Libération mercredi soir, pour une "réforme du statut des intermittents du spectacle, en direction des artistes handicapés" au cinéma et à la télé. "On ne permet pas encore assez aux personnes handicapées de tenir la caméra ni d'être sous le feu des projecteurs, faute de dégager suffisamment de moyens pour enfin enclencher un cercle vertueux", y déplore le SPCH.  

Le syndicat propose de "permettre aux professionnels reconnus travailleurs handicapés (RQTH) d'obtenir le statut d'intermittents après 250 heures annuelles (et non 507)". Et de "mieux articuler le statut des intermittents avec les aides existantes comme l'Allocation adulte handicapé - AAH". Les artistes en situation de handicap "peuvent se retrouver sans allocation pendant plusieurs mois après avoir obtenu un rôle ou un emploi sur une production", précise-t-il.

 

 

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