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Dany Brillant reprend Charles Aznavour: "On ne lui a pas beaucoup rendu hommage comparé à Johnny Hallyday"

Depuis le 16 octobre est sorti l’album La Bohème de Dany Brillant. Treize chansons de Charles Aznavour réinterprétées en versions latino. Le chanteur était de passage en Belgique où habitent son épouse et ses enfants. Il s’est confié à Alix Battard sur cet album qui se veut un hommage à celui qu’il considère comme son maître.

"J’en ai ressenti le besoin parce que je pense que s’il n’y avait pas eu Charles Aznavour j’aurais pas été chanteur. Donc j’avais envie de dire merci et de rendre hommage à ce maître et je trouvais qu’à sa disparition on ne lui avait pas beaucoup rendu hommage. Je ne pouvais pas m’empêcher de comparer avec Johnny Hallyday, où on en faisait tous les jours, et sur Charles il n’y avait pas grand-chose. Je me sentais comme investi de faire ça."

La famille de Charles Aznavour a validé l'album et sa fille chante même un duo

"J’ai demandé à sa famille et à son entourage et j’ai fait venir d’ailleurs ses enfants à une écoute et ils m’ont dit qu’il aurait adoré parce que Charles aimait bien qu’on torde un peu les versions de ses chansons." Mais si la famille n’avait pas été d’accord, "évidemment je ne l’aurais pas fait. Parce que c’est la famille aujourd’hui qui gère l’image de Charles, qui doit être cohérente avec l’image de Charles. Parce qu’il était quelqu’un du show business mais il était quelqu’un de réservé, il ne faisait pas n’importe quoi. Et donc je suis allé les voir, je les ai rencontrés, jusqu’à ce cadeau merveilleux que m’a fait sa fille Katia de chanter avec moi en duo sur « que c’est triste Venise »."

Comment a-t-il concilié les textes d’Aznavour et sa musique entraînante ? "Les chansons de Charles sont assez mélancoliques. Ça vient de son passé, de ses origines arméniennes. Mais par contre moi j’ai toujours senti qu’il y avait un espoir dans ses chansons, il y avait toujours une phrase comme dans « Je m’voyais déjà » où il dit qu’un jour viendra je leur montrerai que j’ai du talent. Dans « La bohème » c’est une célébration de la jeunesse. Et j’ai voulu prendre cette mélancolie et l’amener vers plus de soleil, plus de chaleur. Et des rythmes latins je trouve que ça marche très bien avec les chansons de Charles."

Fan depuis qu'il a accompagné sa mère à un concert

Sa passion pour Charles Aznavour "a commencé par ma mère parce que ma mère était une fan absolue. Un jour elle était allée le voir en concert à l’Olympia en 78 ou 77, et mon père ne pouvait pas venir, il était bloqué dans un train à cause d’une grève, et elle m’a dit « viens avec moi ». Et donc je suis allé et là j’ai eu un choc. J’ai vu sur scène un artiste total, qui m’a ému, qui m’a touché par sa voix. J’ai été touché par la poésie et parce que je voyais pour la première fois un artiste en live".

C’est donc tout naturellement que quand il a commencé et n’avait pas encore de chansons propres, il a chanté Aznavour. "Je suis passé dans les cabaret et je cherchais un répertoire pour que les gens soient accrochés et je trouvais que tout le monde connaissait les chansons de Charles. C’est très fédérateur, ça plaisait aux anciens, aux enfants, aux adolescents, et les textes touchent immédiatement et il a ce côté, Charles, très fort : c’est que c’est immédiat. C’est que dès que vous écoutez une chanson vous êtes touchés tout de suite."

Adoubé par le maître

Il rencontre son idole dans les années 90. On a retrouvé un extrait où Charles Aznavour lui disait que son interprétation d’un de ses tubes était "très très bien. Il y a des idées, il y a de la chaleur. Jusque-là vous étiez un jeune chanteur, vous commencez à être un chanteur""C’était un très beau moment de ma vie parce que le maître, celui que j’ai choisi comme maître, vient voir l’élève et lui dit « ça y est, t’as ton diplôme. Avant tu étais un jeune chanteur, on ne savait pas trop, mais là je crois que ça a été bon. » Il est venu me voir sur scène. En fait c’était un des rares chanteurs qui s’intéressait aux jeunes. Il venait toujours dans les concerts de jeunes. Il surveillait un peu notre chemin", se souvient Dany Brillant.

Ce qu’il a appris en le côtoyant ? "Par son expérience je me suis aperçu que la chanson c’est un métier. Parce qu’on pourrait croire que chanter c’est de la chance, que pendant deux ans on fait un tube et puis après on ne vous revoit plus. Mais lui se levait tous les jours à 6h30 du matin et il écrivait jusqu’à la fin de ses jours comme un artisan. Et puis il m’a dit surtout au début de ma carrière : ne t’enferme pas dans des chansons d’amour. Essaie d’aborder des sujets de société. C’est comme ça que tu pourras durer."

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