Dele Alli s'est récemment confié à Gary Neville, dans une émission diffusée sur YouTube et Sky Sports. L'Anglais, qui a une carrière semée de blessures et de doutes, voulait absolument se confier sur la réalité de sa situation. Il y dévoile des éléments de sa vie qui ont freiné sa progression, le privant de multiples repères et mettant à mal sa carrière dans le football.
Dele Alli a d'abord révélé que sa maman biologique était alcoolique. Dès l'âge de six ans, les choses ont mal tourné, lorsqu'il a été victime d'abus sexuel. Un an plus tard, il commençait à fumer avant d'être emporté dans la drogue, en devenant trafiquant à seulement 8 ans. "Un adulte m'a dit que la police n'arrêterait jamais un enfant sur un vélo, alors je me promenais avec mon ballon de football et, en dessous, j'avais de la drogue", a-t-il raconté, au bord des larmes.
Ces mauvaises fréquentations ont eu un prix, lourd d'ailleurs. Il a ainsi été suspendu à un pont, dans le vide, par un homme qui lui en voulait. Il a finalement été mis à l'adoption, sa famille voulant lui offrir une existence plus favorable, le tout à 12 ans. "Je suis arrivé dans une famille extraordinaire", raconte l'Anglais. Il a alors eu l'occasion de reprendre le cours de sa vie et de se lancer dans le football, devenant un grand espoir dès l'âge de 16 ans.
Il y a quelques années, à Tottenham, il a songé à mettre un terme à sa carrière, à seulement 24 ans. "Un matin, je me suis réveillé, je devais aller m'entraîner, et je me souviens m'être regardé dans le miroir. Cela peut paraître dramatique, mais je me regardais littéralement dans le miroir et je me demandais si je pouvais prendre ma retraite maintenant. À 24 ans, vous savez, en faisant ce que j'aime. Pour moi, c'était un crève-coeur. J'étais dans un mauvais cycle, je m'appuyais sur des choses qui me faisaient du mal. J'allais à l'entraînement, je feignais de gagner le combat, je souriais, je montrais que j'étais heureux, mais à l'intérieur, j'étais définitivement en train de perdre la bataille", a-t-il confié.
En 2018, après le Mondial, son papa biologique est réapparu pour tacler la famille adoptive du joueur, l'accusant d'abuser de lui. Dele Alli n'a toujours pas compris cette démarche spécifique. Il a alors eu besoin d'alcool ou de drogues pour s'endormir, admettant être devenu addict aux somnifères, le tout l'an dernier, lors de son prêt au Besiktas, qui n'a rien donné. Aujourd'hui à Everton, Dele Alli a pris une décision forte, radicale même. "J'étais dans une mauvaise passe, mentalement. J'ai donc décidé de faire une cure de désintoxication moderne pour la santé mentale et les traumatismes", a-t-il expliqué. Cela aura duré six semaines et s'est achevé fin juin. "C'est peut-être la première fois depuis longtemps que je peux dire que je vais bien. Je pense que c'est le bon moment pour dire aux gens ce qu'il s'est passé, j'ai un peu peur d'en parler, mais je pense que c'est bien de le faire. C'est le moment d'en parler", a-t-il conclu.
Un parcours chaotique, qui permet de remettre certaines choses en perspective.

