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Dix mois après avoir subi la première défaite de sa carrière, Tony Yoka fait son retour sur les rings samedi à Paris, où il affronte le vétéran franco-camerounais Carlos Takam pour enfin faire le "deuil" de ce revers et démontrer sa capacité à "rebondir".
"J'ai à cœur de revenir avec une belle victoire. Pas juste une victoire, mais une victoire avec la manière", déclare le poids lourd français au moment de remettre les gants.
"J'ai hâte de reboxer. J'ai envie de montrer que j'ai bossé, que j'ai eu une défaite, certes, mais que je peux rebondir par rapport à ça."
A 30 ans, le champion olympique 2016, qui affiche désormais un bilan chez les professionnels de 11 victoires en 12 combats, croit toujours au titre de champion du monde, même si sa défaite aux points il y a dix mois contre le Congolais Martin Bakole avait marqué un sacré coup d'arrêt dans sa conquête des sommets de la boxe.
A Bercy, le 14 mai dernier, Yoka avait été dépassé par la puissance de son adversaire après avoir mis un genou au sol dès le premier round.
Tombé de son piédestal, le héros des JO de Rio a fait profil bas, coupant avec le sport le temps de se reconstruire. Il assure aujourd'hui avoir "complètement digéré" cette défaite.
"La dernière étape de ce deuil, ça va être samedi", affirme-t-il.
- "Ça va faire mal!" -
Pour repartir de l'avant, Yoka aurait pu se choisir un adversaire au pedigree modeste, mais c'est face à l'expérimenté Carlos Takam, (39 victoires pour 7 défaites et un nul) qu'il se présentera sur le ring du Zénith.
"Je ne voulais pas revenir avec un petit combat. Je voulais revenir avec un combat qui a de la gueule et je pense que c'est le cas."
A 42 ans, Takam reste sur deux défaites, une aux points contre le Russe Arslanbek Makhmudov en septembre dernier, et un revers face à l'Anglais Joe Joyce par arrêt de l'arbitre à la 6e reprise, en juillet 2021. Mais avant cela, le natif de Douala au Cameroun a combattu le gratin de la catégorie, d'Anthony Joshua à Alexander Povetkin ou encore Joe Joyce, et il représente toujours une référence et un danger pour ses adversaires.
"Je vais le fatiguer le petit jeune, il croit que le vieux lion est fini? Non je suis encore là", a promis Takam lors de la conférence de presse d'avant-combat. "Le vétéran, il est encore jeune d'esprit et là, ça va faire mal."
Les deux hommes se connaissent bien puisque Yoka a longtemps servi de sparring partner à Takam avant de passer professionnel.
"Tony dit souvent +Carlos, c'est mon grand-frère+. Je respecte ça mais dans le ring, je ne vais pas le prendre comme un petit frère, je vais le prendre comme un adversaire", assure-t-il.
- "Boxe matin, midi et soir" -
A quel scénario peut-on s'attendre pour leur combat samedi? "Oh my God, ça va être beau, je te jure. Ça va être spectaculaire", promet Takam. "Ça va boxer, ça va se donner des coups, ça va crier, ça va saigner. Ça va être un beau match, j'en suis convaincu."
"J'ai vraiment envie que les gens se souviennent de ce combat, que les gens disent +On en veut encore+", ajoute le Franco-Camerounais, pesé à 117,6 kg, qui explique s'être préparé pour ce rendez-vous à base de "boxe, préparation physique et méditation".
De son côté, Yoka (113,9 kg) est parti pendant quatre mois en stage commando à Las Vegas, loin des "petites distractions" de la vie parisienne, sous les ordres de son entraîneur américain Virgil Hunter.
"Quatre mois aux Etats-Unis, c'est pas marrant", explique-t-il. "Quatre mois à bouffer de la boxe matin, midi et soir. C'est très dur pour le corps et pour le mental. C'est dur mais on est obligé de passer par là. La motivation et la détermination qu'on peut avoir dans un combat, on la puise dans ces moments-là."