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Elle danse comme une reine dans sa chaise roulante: rescapée du génocide des Tutsis, Iris brille comme jamais en cyclo danse

Le handisport est un monde unique. Nombreux sont ceux qui, victimes d'un handicap physique ou mental, profitent du sport pour retrouver de la confiance, en eux et en la société. Dans l'Instant Sport, nous avons rencontré deux héroïnes, qui se sont battues pour réussir dans leur sport malgré leur handicap.

Léa Bayekula brille sur son vélo, adapté à sa situation physique, elle qui souffre d'un problème de développement à la colonne vertébrale. Chaque jour, elle se prépare, elle s'entraîne. Sur son banc, elle soulève des poids de 40 kilos puis enfourche sa chaise, faite sur mesure, avec laquelle elle atteint la vitesse hallucinante de 30 km/h sur les pistes. 

Le handicap, dans un premier temps, c'était un cauchemar pour elle, qui vivait très mal le fait d'avoir besoin d'une chaise roulante. "Il y avait de la colère par rapport au regard des autres. Je ne suis pas normal ? Je ne suis pas comme eux ?", raconte-t-elle au micro de Serge Vermeiren. L'adolescente découvre le handisport à 15 ans. C'est ce monde qui lui a permis de retrouver le sourire. Aujourd'hui, elle revit et connaît même de drôles de sensations.

"Quand je fais mon sport, j'ai l'impression de courir avec mes jambes. Parfois, j'ai des douleurs aux jambes, alors que je n'ai pas couru avec elles. Je devrais avoir des douleurs au bras, mais pas du tout", plaisante-t-elle même. Elle brille depuis au plus haut niveau, elle qui a obtenu une médaille de bronze à l'Euro 2021 sur 100m. 

Pour Iris Mukeshimana, la situation est différente. Elle pratique la cyclo danse, qui lui permet d'exprimer son talent dans une discipline qu'elle a toujours apprécié. Victime de la polio, qui l'a privé de ses jambes dès 8 ans, et rescapée du génocide au Rwanda, elle est arrivée en Belgique après avoir été secourue par les Casques Bleus. Elle danse aujourd'hui aux côtés d'une personne valide, offrant une incroyable communion, sa chaise devenant une sorte de membre à part entière. 

Résultat: une symbiose entre deux danseurs, qui ne font aucune différence entre eux. "C'est un partage entre deux danseurs. On a une participation, tous les deux", précise la jeune femme. "Quand je suis arrivé en Belgique, j'ai appris à vivre dans une chaise roulante. C'est comme si j'avais retrouvé mes jambes. Quand je danse, tout disparaît, mon handicap, mon mal-être. Cela donne un sens à ma vie", témoigne-t-elle ensuite.

Toutes les deux vivent aujourd'hui un rêve, totalement inespéré au départ. Leur objectif ? Améliorer l'image du handisport et briser la frontière avec le monde des sportifs valides. Une cause qu'elles défendront avec toute leur force. 

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