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"On avait les larmes aux yeux": Antonio, percuté, et Nicolas, frère endeuillé, reviennent un an après le drame de Strépy-Bracquegnies


 

Tambours, sabots et confettis, l'aube s'emplit du tintement des "Gilles" de Strépy-Bracquegnies. Dimanche, la fête reprend ses droits au carnaval louviérois, endeuillé l'an passé par un chauffard dont la course folle avait coûté six vies.

Le village de Strépy-Bracquegnies et sa petite centaine de "Gilles" se préparent à retrouver leur folklore, mis entre parenthèses depuis trop longtemps. À l'aube, les sociétés passent de maisons en maisons pour "ramasser" leurs membres.

Antonio est un rescapé. L'an dernier, il a été percuté dans le drame. Il en est sorti blessé : "C'est très dur émotionnellement parlant. On avait les larmes aux yeux. De l'émotion, il y en avait un paquet. Le carnaval, c'est la fête. Les "Gilles", ce sont des valeurs. C'est le respect, l'amitié et la convivialité. On est heureux de se retrouver. Ça fait plaisir de voir autant de monde. C'est un soutien pour nous, il fallait ça pour passer le cap même si on n'oubliera jamais. J'y pense tous les jours."

"On avait envie que ce soit symbolique et fort"

Un peu plus loin, Nicolas. Vêtu de son accoutrement de Gille, l'homme tenait à être présent en mémoire de son frère décédé l'an dernier. Le cortège est repassé sur les lieux du drame. Un moment que Nicolas juge "émotionnellement compliqué." Il développe : "C'était très fort, car c'est ce qu'il fallait qu'on fasse. Là, maintenant, le carnaval commence vraiment. (...) On a fait deux petits hommages assez discrets, très symboliques pour nous. On avait besoin de le faire, sans qu'il y ait de fioriture autour. On n'avait pas envie de minute de silence, de moment encore plus émotionnellement compliqué. On avait envie que ce soit symbolique et fort." 

 

À 11h00, le rondeau chassera l'hiver sur le plateau de la gare, puis le cortège carnavalesque s'élancera de la rue Ergot dès 16h00. Les festivités braveront la course du soleil et le ciel s'illuminera de feux d'artifice à 21h30. Le folklore continuera lundi avec un cortège nocturne et mardi avec le brûlage des bosses.

 

Il y a un an, dimanche 20 mars 2022, le printemps pointait le bout de son nez mais il faisait encore nuit noire. C'était l'heure du ramassage. Entre les grelots et la joie des retrouvailles après deux ans de crise sanitaire, les membres de la société folklorique des "Boute en Train" tambourinaient de maison en maison pour se rassembler. 05h10. La police reçoit les premiers appels d'urgence. Un chauffard vient de déchirer la petite foule rue des Canadiens, à Strépy-Bracquegnies. Ce matin-là, six personnes sont fauchées et ne se relèveront pas. Dix autres sont grièvement blessées et 27 touchées plus légèrement.

 

Derrière le volant, Paolo Falzone et son passager se sont arrêtés à quelques centaines de mètres de la collision. Depuis lors inculpé d'homicide involontaire pour cinq victimes et de meurtre pour une sixième, le conducteur se trouve en détention. Le 4 mars dernier, la chambre du conseil de Tournai a décidé de le maintenir en prison pour deux mois supplémentaires. Le dossier sera de nouveau examiné par la chambre du conseil dans deux mois.

 

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Commentaires

1 commentaire

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  • Accoutrement ???? C'est un costume pas un accoutrement!!

    Marie-Claire Dupont
     Répondre