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Mondial-2023: cinq duels historiques entre la France et la Nouvelle-Zélande

Le succès renversant du Mondial-1999, le tour de force de Cardiff, mais aussi les deux déceptions en finale à Auckland ou la folle relance de Romain Ntamack: retour sur les duels mémorables entre la France et la Nouvelle-Zélande, avant le match d'ouverture de la Coupe du monde 2023, vendredi, au stade de France.

. 1987: première douloureuse

Les Bleus, dirigés par Jacques Fouroux, se hissent en finale de la première Coupe du monde après un exploit en demie devant l'Australie (30-24) grâce à un essai dans le temps supplémentaire de Serge Blanco. Mais les All Blacks, soucieux de laver l'affront subi l'année précédente à Nantes (16-3), sont revanchards devant leur public d'Auckland. Ils l'emportent (29-9) avec trois essais, signés Michael Jones, David Kirk et John Kirwan, contre un en fin de match de Pierre Berbizier.

"Pour nous, la victoire contre l'Australie a été notre finale. On y a perdu beaucoup d'énergie mentale et physique", raconte le demi de mêlée aux 56 sélections, aujourd'hui âgé de 65 ans. "Habituellement, on gérait des tournées alors que là, c'était une première Coupe du monde. On s'est présenté en finale un peu émoussés même s'il y a eu des passages où on aurait pu faire basculer le match", poursuit l'ancien N.9 qui deviendra sélectionneur des Bleus de 1991 à 1995.

. 1999: exploit à Twickenham

En demi-finale du Mondial-1999, Les All Blacks, avec l'ailier Jonah Lomu comme figure de proue, mènent à la mi-temps (17-10) mais ils regagnent les vestiaires "la tête basse", se souvient le sélectionneur français de l'époque Jean-Claude Skrela, 72 ans. "J'ai dit aux joueurs: +Regardez, ils sont cuits!+".

"Le ressenti du terrain, c'était que nous dominions physiquement. Dans le jeu, on prenait les bonnes décisions mais on n'arrivait pas à conclure", souligne l'ancien troisième ligne aile (46 sél. de 1971 à 1978).

A leur retour sur la pelouse de Twickenham, les Bleus, survoltés, renversent la demi-finale et l'emportent 43-31. Ils ajoutent trois essais (Dominici, Dourthe, Bernat-Salles) à celui inscrit en première période par l'ouvreur Christophe Lamaison. Ce dernier finit meilleur marqueur de la rencontre (28 points) avec un "full house", c'est-à-dire toutes les manières possibles d'inscrire des points (un essai, trois pénalités, quatre transformations et deux drops).

. 2007: les Blacks font grise mine

Les Néo-Zélandais qui jouent, fait rare, en gris, sont les grands favoris de ce quart de finale du Mondial-2007 à Cardiff. Mais les Bleus de Bernard Laporte, après avoir défié au plus près le haka néo-zélandais, réalisent un tour de force au niveau défensif à l'image des 38 plaquages exécutés par Thierry Dusautoir.

Le troisième ligne, surnommé alors le "Dark Destroyer", inscrit aussi l'un des deux essais français. Le second est signé de Yannick Jauzion. Alors que les Blacks sont contenus à deux essais (McAlister, So'oialo), les Bleus feront la différence (20-18) devant les perches grâce à Lionel Beauxis et Jean-Baptiste Elissalde.

. 2011: l'arbitrage contesté

Surclassés en phase de poules par les All Blacks (37-17), les Français parviennent à se hisser miraculeusement en finale. A l'Eden Park, Dusautoir et ses partenaires forment le "V" de la victoire devant le haka et font cette fois-ci jeu égal avec leurs adversaires en noir.

Ils ne s'inclinent que d'un point (8-7) au terme d'une rencontre où l'arbitrage du Sud-Africain Craig Joubert, et son refus de pénaliser les Blacks, sera très contesté par le camp tricolore.

"Tout le monde était un peu contre nous parce que tout le monde se demandait ce qu'on foutait là finalement. On leur a montré que ce n'était pas anodin qu'on soit en finale. On a essayé de faire de notre mieux", explique l'ancien demi de mêlée Dimitri Yachvili (61 sél de 2002 à 2012).

. 2021: la démonstration

C'était les All Bleus. Survolté et audacieux, le XV de France s'offre le 20 novembre 2021 un succès référence face à son adversaire N.1. Emportés 40-25, les All Blacks n'ont pas tenu le choc face aux hommes de Fabien Galthié, portés par le talonneur Peato Mauvaka, auteur d'un doublé. Une prouesse majuscule, au coeur de l'automne, et un record historique, qui efface des tablettes le succès 22-8 de 1994, le plus large jusque-là.

Dans un stade de France incandescent, les coéquipiers d'Antoine Dupont ont refait des Bleus une grande puissance mondiale. Mieux, ils ont remis en lumière le fameux french flair avec une action de génie de l'ouvreur Romain Ntamack: juste après l'heure de jeu, le Toulousain, décalé au centre, a étalé son incroyable talent, avec une relance, depuis son propre en-but, pour acculer les Néo-Zélandais. Le tout suivi d'un raffut et une passe aveugle pour boucler une course folle terminée dans les 22 néo-zélandais.

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