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Les nageurs français d'eau libre n'ont réussi à se hisser sur aucun podium au terme des cinq épreuves des Mondiaux de natation de Fukuoka, une première depuis dix ans. A un an des Jeux olympiques, ils prônent pour une "remise en question".
Alors que Budapest avait permis aux Bleus l'an dernier de décrocher deux médailles individuelles, la baie du Momochi Seaside Beachpark de Fukuoka (sud-ouest du Japon) n'a pas souri aux Bleus. L'équipe de France n'a pas fait le poids face aux Allemands (cinq médailles dont quatre titres) ou aux Italiens (trois médailles).
En l'absence de Marc-Antoine Olivier, non-sélectionné pour raisons disciplinaires, le meilleur résultat en individuel est venu de l'expérimentée Aurélie Muller, septième du 5 km, tandis que le relais mixte n'a pu prendre que la cinquième place jeudi, loin derrière les vainqueurs italiens.
Dans la seule distance figurant au programme des Jeux olympiques, le 10 km, les Françaises Anastasiia Kirpichnikova et Océane Cassignol ont pris les 13e et 16e places, tandis que Logan Fontaine et Sacha Velly ont terminé 9e et 12e. "On s'est fait casser la gueule", avait alors résumé Stéphane Lecat, le patron de l'eau libre française.
"On est forcément déçus, dans le relais on s'attendait à jouer pour la troisième place, et globalement on est assez déçus de (toutes les) épreuves", a admis de son côté le directeur technique de la natation française Julien Issoulié. "Il va falloir qu'on se pose des questions."
A l'issue du relais, les nageurs français ne cachaient pas leur déception. "Il faut regarder la réalité en face, on finit cinquièmes parce qu'on n'a pas le niveau tout simplement", a ainsi estimé David Aubry, dernier relayeur du jour. "A un an des Jeux, il va falloir se remettre en question pour performer l'année prochaine."
"C'est bien beau de se dire qu'on est Français et que les Jeux c'est chez nous, mais justement, il faut bosser", a-t-il ajouté.
- "Nageurs de qualité" -
Après quelques jours de repos, les Bleus vont se retrouver pour un stage à Vichy, où ils ont prévu de mettre les choses à plat avant l'étape de Coupe du monde prévue à Paris les 5 et 6 août prochains.
"Il faut réfléchir à ce qui est arrivé et prendre ça comme une opportunité", a affirmé Stéphane Lecat. "Je préfère que cette situation, on la vive maintenant plutôt que l'année prochaine. Si on avait fait une ou deux médailles, peut-être que ça aurait caché les choses."
Après les déceptions du 10 km masculin, celui qui dirige l'eau libre tricolore depuis 2013 avait tenté d'esquisser des solutions, appelant lui aussi une remise en question de tous, staff, entraîneurs et nageurs.
"L'entraînement, ce n'est pas seulement ce qu'on fait à la piscine et en salle de musculation, c'est aussi ce qu'on fait à l'extérieur. C'est un mode de vie d'être athlète de haut niveau", disait-il alors.
"L'entraînement et la préparation, c'est au quotidien, donc (il faut se demander) comment on fait pour optimiser les nageurs de qualité qu'on a", a-t-il poursuivi jeudi. "Parce que je pense sincèrement qu'on a des nageurs de qualité."
Interrogée sur les axes à travailler d'ici les Jeux, Aurélie Muller, vice-championne du monde du 5 km l'an dernier, a été brève: "Tout. Il y a tout à revoir."