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Top 14: des jeunes pousses béarnaises biberonnées à la sauce néo-zélandaise

Daubagna, Lespiaucq, Pesenti et désormais Hastoy: les jeunes du cru prennent de plus en plus de place dans les rangs de la Section Paloise après avoir pris de la bouteille au contact de sa légion anglo-saxonne, et notamment all black.

En recrutant à tour de bras dans son pays (Conrad Smith, Colin Slade, Taylor) et au Munster (Butler, Coughlan, Dougall, Foley) d'où il est arrivé à l'été 2014, le manager néo-zélandais Simon Mannix avait fini par crisper un environnement béarnais craignant à terme une perte d'identité. Allant jusqu'à provoquer la démission en janvier du vice-président Yannick Le Garrérès.

Après la remontée de 2015, il fallait certainement en passer par là pour asseoir dans l'élite Pau, qui reçoit Perpignan samedi.

Plein d'expérience, mû par le souci permanent du détail, ce régiment anglophone a fait passer un cap à la Section, qui a assuré plutôt tranquillement son maintien la première saison avant de batailler pour la qualification en phase finale lors des deux précédents exercices.

Il lui a aussi, but avoué, permis de faire grandir ses pousses locales prometteuses.

- 'Oser lancer les jeunes' -

A leur contact, le demi de mêlée Thibault Daubagna (24 ans) s'est ainsi fait un nom jusqu'à prendre récemment le brassard.

Le talonneur Quentin Lespiaucq (23 ans), par ailleurs nourri au grain des conseils de l'ancien pilier des All Blacks Carl Hayman (entraîneur des avants), s'est lui installé avec ses 21 titularisations la saison dernière (quatre essais inscrits).

De même que le polyvalent avant Baptiste Pesenti (21 ans), auteur de quatre essais lui aussi lors du dernier exercice et "qui continue à grandir, c'est top", selon une des expressions favorites de Mannix.

"On a une génération française à la Section qui pousse tout le monde. Quel plaisir d'avoir ça, c'est vraiment bien. Le truc, c'est d'oser lancer les jeunes", résumait le manager néo-zélandais samedi à Agen au sortir d'une victoire marquée du sceau d'Hastoy.

Antoine Hastoy. Une deuxième période contre le Stade Français puis 80 minutes contre le SUA auront suffi à révéler ce jeune ouvreur de 21 ans auparavant tapi dans l'ombre de ses deux référents All Blacks au poste, Colin Slade et Tom Taylor

Slade touché à un genou, Taylor aux adducteurs depuis deux week-ends, Hastoy, qui n'avait eu droit qu'à quelques miettes en Top 14 et en Challenge Européen depuis ses premiers pas en mai 2016, a saisi l'opportunité et sorti une performance majuscule à Armandie (23 points inscrits dont deux essais).

- 'Un vrai N.10 français' -

"Cela ne m'étonne pas du tout", explique Mannix. "Antoine plaque bien, a une bonne lecture du jeu, une bonne passe, c'est un vrai N.10 français qui a la chance de bosser et de prendre les bonnes choses de Tom et Colin qui ont de l'influence sur lui. Cela nous fait plaisir à nous, Néo-Zélandais, de voir le mec à l'écoute et qui bosse."

L'intéressé abonde: "Forcément, ça aide. J'ai la chance d'avoir des joueurs comme ça à mes côtés, ils apportent beaucoup de confiance, sont sûrs de leur force, bossent beaucoup, répètent les mêmes gestes."

Et de détailler son quotidien de +Baby Black+ sauce béarnaise. "Colin, il y a juste à le regarder, voir ses attitudes, il est énorme, c'est un des meilleurs 10 au monde. Il parle un peu moins que Tom mais quand il a quelque chose à te dire, il te le dit, il est cool."

"Avec Tom, c'est plus concret, on travaille beaucoup le jeu au pied. C'est de la technique, rien de révolutionnaire, des choses simples que l'on répète. J'ai beaucoup progressé notamment au niveau du but grâce à lui. Il me donne beaucoup de conseils, on échange", ajoute Hastoy, débrouillard dans la langue de Shakespeare: "J'ai intérêt, mon père est prof d'anglais."

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