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F1: loin du Top 3, Alpine veut désormais "se focaliser sur [sa] propre performance"

Alpine, dont l'ambition en 2023 était de se rapprocher des "top teams" en Formule 1, est assurée de terminer la saison dimanche à une modeste 6e place chez les constructeurs et veut désormais "se focaliser sur [sa] propre performance", a affirmé le patron de l'écurie par intérim Bruno Famin, dans un entretien à l'AFP et L'Equipe.

Le Français, également vice-président de la branche sportive d'Alpine, est arrivé à la tête de l'équipe après l'éviction fin juillet d'Otmar Szafnauer, qui a payé le manque de réussite du constructeur en F1.

QUESTION: Vous avez récemment évoqué un changement d'état d'esprit dans l'équipe pour justifier le regain de performances. Que cela signifie-t-il concrètement dans cette saison marquée par plusieurs départs dont ceux de Laurent Rossi, alors patron de la marque Alpine et d'Otmar Szafnauer?

REPONSE: "Il fallait enlever le bouchon qui fermait la cocotte-minute et qui empêchait les gens de prendre des initiatives. Chacun se sent maintenant propriétaire, concerné et impliqué dans l'amélioration de la performance de l'équipe, chacun à son niveau, chacun dans son domaine. Et ça, ça ne peut pas fonctionner s'il y a un couvercle, on l'a donc fait en milieu d'année. On voit bien cette dynamique qui se crée maintenant. C'est très visible côté piste - ça ne l'est pas encore côté usine, mais on va s'y employer de manière à ce que chacun apporte ses idées dans la réalisation de l'objectif que l'on a".

Q: Quel objectif ?

R: "Il y en a qu'un, c'est de continuer à développer cette dynamique. Plus on améliorera l'équipe, plus on améliorera la voiture et donc plus on améliorera les résultats. Je ne veux pas donner de chiffres, ce sont des pièges. Il faut que l'on se focalise sur notre propre performance. Il faut que l'on se dise que, pour être compétitif l'année prochaine, il faut arriver à tel niveau de performance - mais on ne sait pas ce que les autres font. Tant qu'on n'est pas au soir de la première course - peut-être même les deux-trois premières de la saison prochaine - on ne saura pas. Et ce, même si on aura eu le sentiment de très bien travailler, car si les autres ont encore mieux bosser, on va régresser dans la hiérarchie".

Q: L'objectif des 100 courses fixé en 2021 par Laurent Rossi pour lutter pour les podiums et les victoires est donc abandonné ?

R: "On n'en parle plus. L'objectif final reste d'aller se battre pour les victoires. Et quand on se bat pour des victoires, on se bat pour des titres. Mais il n'y a plus d'échéance - le plus tôt, le mieux".

Q: Qu'attendre de l'Alpine 2024, notamment au niveau du châssis et de l'aérodynamisme ?

R: "On a revu pas mal de choses que l'on expliquera lors de la présentation de la voiture (début 2024, ndlr), mais on a vraiment fait là un gros +step+. Je pense que tout le monde va faire un gros +step+ l'an prochain car 2025 sera dans la continuité de 2024 afin de se concentrer sur une voiture 2026 100% nouvelle (un nouveau règlement entrera en vigueur, ndlr). Il faut que l'on continue à s'améliorer sur la gestion du pneu - même si on a pas mal progressé - et continuer le développement aéro(dynamique)".

Q: Vous avez été nommé "Team principal" par intérim en juillet dernier après le départ de Szafnauer. L'intérim se poursuivra-t-il l'an prochain ?

R: "Je suis très content avec la position que j'ai aujourd'hui. Tant qu'on me fait confiance, je reste".

Q: La relation entre vos pilotes Pierre Gasly et Esteban Ocon a beaucoup fait parler en début de saison. Aujourd'hui, ils se tiennent dans un mouchoir de poche au classement des pilotes. N'est-ce pas mieux que d'avoir à gérer un important écart entre les deux - et tout ce que cela implique sur le plan humain ?

R: "Je suis pas sûr. Depuis que je suis là, il n'y a pas un problème entre eux. Ce ne sont pas les meilleurs amis du monde, mais ce n'est pas ce qu'on leur demande. Ils savent très bien ce qu'il faut faire et ne pas faire pour maintenir cette dynamique et tirer l'équipe vers le haut".

Propos recueillis en marge du Grand Prix d'Abou Dhabi par Hélène DAUSCHY.

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