Partager:
Cette fois, Marketa Vondrousova n'était pas venue faire du tourisme: dans les tribunes l'an dernier après une opération du poignet gauche, la Tchèque a remporté Wimbledon samedi, son premier tournoi du Grand Chelem, en battant Ons Jabeur qui a encore échoué aux portes de la gloire.
"J'avais un plâtre l'an dernier... c'est fou de pouvoir être là à tenir ce trophée. Le tennis est dingue", a d'ailleurs immédiatement rappelé la Tchèque de 24 ans qui était à Londres l'an dernier pour voir jouer sa partenaire de double et qui en avait profiter pour faire du shopping.
"Je ne sais pas comment j'ai fait. Il n'est jamais facile de revenir (à la compétition, ndlr), on ne sait jamais à quoi s'attendre. J'espérais bien pouvoir revenir à un haut niveau... et voilà, je suis là", a-t-elle ajouté dans un flot de paroles rapide comme si elle avait peur que ce moment ne s'évapore comme un rêve.
Finaliste de Roland-Garros et montée à la 14e place mondiale en 2019, elle avait ensuite été handicapée par son poignet gauche qui a nécessité deux interventions chirurgicales. Retombée en-dehors du Top 100, elle était 42e en débutant Wimbledon et sera lundi au 10e rang de la WTA, le meilleur classement de sa carrière.
- Anniversaire de mariage -
Vondrousova s'attendait tellement peu à un tel parcours londonien, elle qui n'avait remporté que deux matches sur gazon dans sa carrière en abordant Wimbledon cette année, que son mari resté garder le chat à la maison n'a été autorisé à recourir au cat-sitter que pour pouvoir assister à la finale.
Il était donc bien là, dans le box pour voir son épouse soulever le trophée le plus magique du tennis.
"C'est incroyable, parce que demain nous fêtons notre anniversaire de mariage", a souligné Vondrousova.
Une autre mission est d'ailleurs déjà prévue puisqu'elle, qui arbore une multitude de tatouages, avait parié avec son coach qu'il se ferait lui aussi tatouer si un jour elle remportait un tournoi du Grand Chelem. "Je pense que nous irons dès demain", a-t-elle affirmé.
Sa joie et son sourire contrastaient forcément avec le désarroi et les larmes de Jabeur, encore battue pour sa troisième finale de Grand Chelem après Wimbledon et l'US Open l'an dernier.
"Je vais avoir du mal à parler parce que c'est vraiment très dur, a reconnu la Tunisienne de 28 ans après avoir reçu en pleurs le trophée de la finaliste.
- "Je gagnerai" -
"Je vais être affreuse sur les photos et ça ne va pas m'aider", a-t-elle ajouté en qualifiant ce match de "pire défaite de (sa) carrière".
Car, étant devenue la première joueuse depuis Serena Williams (2018-2019) à jouer deux finales d'affilée à Wimbledon avec à la clé un parcours formidable au cours duquel elle a fait tomber deux des grandes favorites Elena Rybakina (3e mondiale et qui l'avait battue l'an dernier en finale) et Aryna Sabalenka (2e), il semblait que le plus dur avait été fait.
Mais elle a été trop inconstante (31 fautes directes pour 25 coups gagnants) face à une adversaire qui, faute de faire des étincelles, a été appliquée (10 coups gagnants pour 13 fautes directes).
"Je ne baisserai pas les bras. Je reviendrai encore plus forte. Un jour, je gagnerai un tournoi du Grand Chelem", a-t-elle assuré d'une voix tordue par la détresse.
"J'ai fait un super tournoi. J'aurais aimé aller au bout, mais je veux remercier mon équipe qui a toujours cru en moi. Un jour, on y arrivera, je vous le promets", a-t-elle lancé alors que son époux était lui aussi en pleurs dans le box.
Après la cérémonie, alors que Vondrousova faisait le tour du court en brandissant le trophée, Jabeur est retournée s'asseoir sur sa chaise, pour lire les messages sur son téléphone et répondre à quelques coups de fil, jusqu'à ce que la princesse de Galles vienne tenter de lui remonter le moral.