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Des policiers ont, pour le premier vendredi depuis le début des manifestations hebdomadaires, tenté d'évacuer, sans toutefois utiliser la force et sans y parvenir, le parvis de la Grande Poste, point de ralliement des contestataires à Alger, a constaté une journaliste de l'AFP.
Pour la première fois également en huit vendredis de contestation, plusieurs dizaines de policiers casqués et munis de boucliers barrent depuis le matin l'accès aux abords de ce bâtiment emblématique du coeur d'Alger.
Les policiers sont arrivés vers 08H00 (07H00 GMT), sous les sifflets de quelques centaines de manifestants, rassemblés dès l'aube sur le vaste escalier de cet édificie néo-mauresque, voire pour certains y ayant passé la nuit.
Quelques heures plus tard, les policiers ont encerclé ces manifestants et tenté de les pousser hors des marches, mais se sont retrouvés en sous-nombre et vite débordés. Certains se sont eux-mêmes retrouvé cernés au milieu de la foule qui criait "Silmiya, silmiya" ("Pacifique, pacifique", en arabe).
Les manifestants ont finalement ouvert un chemin permettant aux policiers de rebrousser chemin, sans violence, sous les youyous des femmes. "On n'a rien contre vous, on veut le départ de la mafia", ont lancé certaines aux policiers.
"Policier, enlève ta casquette et viens manifester", scandent certains manifestants, tandis que d'autres rappellent "c'est notre pays, c'est nous qui décidons".
"Ce vendredi on sent qu'il y a une tension, les policiers sont nombreux", souligne Karima Bourenane 36 ans, venue manifester avec sa fille, lycéenne. "J'espère que la manifestation restera pacifique".
Pour la première fois depuis le début de la contestation, qui s'est déroulée dans le calme et sans incident ces dernières semaines, un cordon de véhicules et de policiers avait déjà interdit l'accès aux abords de la Grande Poste jeudi.
L'attitude des forces de l'ordre sera scrutée vendredi, alors que mardi la police a tenté de disperser une manifestation pacifique d'étudiants à Alger.