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Assises Bruxelles - Monika Nazarczuk plaide la non-assistance à personne en danger

(Belga) Les conseils de Monika Nazarczuk, Me Yahima Kengo et Me Jocelyn De Roeck, ont plaidé l'acquittement de leur cliente pour meurtre mais sa culpabilité éventuelle pour non-assistance à personne en danger, lundi soir, devant la cour d'assises de Bruxelles. Les conseils de Kinga Poplawska, Me Maxime Nardone et Me Mathilde Dasnoy-Sumell, ont quant à eux plaidé l'acquittement de cette dernière, qui n'est poursuivie que pour la non-assistance à personne en danger. Dans ce procès, Daniel Poplawski, Lukasz Sredzinski, Hubert Mystkowski et Monika Nazarczuk sont accusés du meurtre de Sebastian Hurcewicz, commis la nuit du 10 au 11 mars 2017 à Laeken. Kinga Poplawska est, elle, accusée de s'être abstenue de venir en aide à la victime.

Les avocates de Monika Nazarczuk ont soutenu que, comme leur cliente l'a raconté, elle n'a donné aucun coup à la victime et ne se trouvait pas dans la pièce où la scène a eu lieu, bien que l'appartement était très petit. Elles ont ainsi plaidé l'acquittement pour les faits de meurtre, laissant la porte ouverte à la thèse d'une culpabilité pour non-assistance à personne en danger. Les conseils de Kinga Poplawska ont, eux, tenté de convaincre les jurés que cette dernière a eu peur, raison pour laquelle elle n'a pas appelé les secours. Ils ont ainsi plaidé son acquittement pour non-assistance à personne en danger, tenant compte du fait qu'elle risquait sa propre vie, ou du moins qu'elle avait des raisons de le penser.  "Elle était seule avec son fils et elle était enceinte de huit mois", ont-ils rappelé. Pour eux, il est tout à fait compréhensible que leur cliente pensait qu'elle aurait couru un danger si elle avait passé un appel à la police. "Il suffisait d'appeler de manière anonyme, avance le ministère public. Or, on sait très bien qu'un jour les auteurs auraient découvert qui a passé l'appel dénonciateur. Kinga Poplawska a imaginé la police arriver sirène hurlante, tambourinant aux portes des appartements. C'est ça qui se passe dans sa tête à elle à ce moment-là ! Est-ce déraisonnable de penser qu'elle se sentait en danger?", ont-ils interrogé. Le corps de Sebastian Hurcewicz, un homme âgé de 29 ans, a été retrouvé, gravement mutilé, le 11 mars 2017, enroulé dans un tapis. Il se trouvait sur un dépôt clandestin d'immondices, au croisement de la rue Léopold 1er et de la rue Thys-Vanham, dans le quartier Bockstael à Laeken. L'enquête de police a rapidement mené à un appartement d'un immeuble de la rue Breesch, non loin de l'endroit de la découverte du corps, et à son occupant, Daniel Poplawski, ainsi qu'à la s?ur de ce dernier, Kinga Poplawska, qui vivait dans un appartement du même immeuble. De nombreuses traces du sang de la victime ont été découvertes chez Daniel Poplawski. Les témoignages de ce dernier et de sa s?ur ainsi que des images de caméras de vidéo-surveillance ont ensuite conduit à l'identification de Lukasz Sredzinski, Hubert Mystkowski et Monika Nazarczuk, petite amie de la victime. Ils étaient hébergés par Daniel Poplawski au moment des faits. Selon différentes déclarations des accusés, Hubert Mystkowski était jaloux de Sebastian Hurcewicz parce qu'il était amoureux de Monika Nazarczuk. Une bagarre a alors éclaté entre eux, avant que les deux autres hommes, en particulier Lukasz Sredzinski, ne s'en mêlent. Il est également question de vol d'objets dont était soupçonné Sebastian Hurcewicz par les autres. La victime a subi de très nombreux coups de batte de baseball, de poing et de pied, durant des heures, au point qu'elle avait la tête déformée. Ses agresseurs lui ont également entaillé le visage et lui ont coupé une oreille. Tous, à l'exception de Kinga Poplawska - qui n'a fait que passer dans l'appartement de son frère le soir des faits - étaient ivres et sous l'influence d'amphétamines. Le jury entrera en délibération mardi matin. (Belga)

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