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Attentats à Bruxelles: le gouvernement annonce des mesures mais le temps paraît long aux victimes

(Belga) Les ministres de la Justice, de la Santé et de la Défense ont fait le point mercredi devant la commission de suivi des attentats terroristes sur les mesures prises en faveur des victimes d'attentats. Si les choses avancent, les questions demeurent pressantes sur les délais de mise en oeuvre et surtout sur le bénéfice que pourront encore en retirer les victimes du 22 mars 2016.

Vendredi déjà, le gouvernement avait présenté l'état d'avancement d'une série de mesures: guichet unique - dont on a appris qu'il sera logé au parquet fédéral -, mécanisme de subrogation qui permettra à l'Etat d'accorder des avances en attendant l'intervention de l'assurance, création d'une section spéciale "victimes" au sein de la commission d'aide aux victimes, augmentation des frais d'avocat couverts, pensions de réparation pour les victimes civiles, etc. En janvier 2017, les victimes avaient exprimé leur sentiment d'abandon devant la commission d'enquête qui leur avait consacré un volet spécial de ses recommandations. Plusieurs commissaires ont eu le sentiment d'être au milieu du gué. "Je suis persuadé que vous êtes de bonne volonté mais le constat est là: l'Etat a failli gravement. A vous entendre énoncer ces mesures au futur, sans date, j'ai l'impression de revivre toujours le même épisode depuis deux ans", a souligné le député Georges Dallemagne (cdH). Les exigences mises à la pension de réparation pour les victimes civiles suscitent bon nombre de critiques. Les difficultés avec les assurances demeurent l'un des premiers motifs de doléance. Certains députés ont une nouvelle fois plaidé pour la création d'un fonds public d'indemnisation aux victimes, selon le modèle français. Le choix a été fait en 2007 d'inclure le terrorisme dans les polices d'assurance. Un projet de loi élaboré par le ministre de l'Economie en collaboration avec Assuralia en étendra la portée. "Peut-être ce choix n'était-il pas opportun mais il a été fait et nous devons vivre avec", a souligné le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V). Des victimes ou proches de victimes membres de l'association V-Europe assistaient à la réunion de la commission. Leur émotion reste grande. Certains reconnaissent la bonne volonté des cabinets ministériels, notamment à la Justice, ou les efforts de la Commission d'aide aux victimes. Mais les choses n'avancent pas suffisamment à leurs yeux. "En règle générale, cela n'a pas atteint nos espérances. On peut avoir l'impression que ça a avancé mais, sur le terrain, les difficultés sont toujours là. On est encore loin de quelque chose de pratique. La seule que nous voulons, c'est sortir de notre position de victime. On ne demande pas plus mais on est tout le temps renvoyé vers cette position", a expliqué le président de V-Europe, Philippe Vansteenkiste. (Belga)

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