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Des escaliers de secours, des serpents, des cailloux, mêlés à des slogans de Mai 68: avec ces "motifs" répétés sur la façade latérale du Palais de Tokyo, le street artist Escif veut sortir le graffiti de l'institution pour le rendre à la rue.
"Un mur peint est un mur effacé, c'est un acte de psychomagie, une faille dans le système", estime Escif, qui a réalisé son oeuvre seul en douze jours. Il l'a intitulée "Open borders" (ouvrez les frontières), un des graffitis qu'il a relevés dans les toilettes du Palais de Tokyo et dont certains sont reproduits sur la façade.
Aucun esthétisme dans son travail résolument antidécoratif , souvent ironique et engagé politiquement. "Escif répond toujours au lieu, il n'aime pas l'artiste qui s'impose dans l'espace public", explique le commissaire de l'intervention, Hugo Vitrani.
Les escaliers de secours en colimaçon reproduisent les vrais escaliers situés à quelques mètres. Mais ils sont en réalité un élément d'un jeu de société, "l'Echelle et le Serpent", où le joueur évolue entre vice et vertu. Les cailloux lui ont été inspirés par l'oeuvre d'un autre artiste, exposée à l'entrée du Palais de Tokyo.
Pour Escif, la rue est "un bon lieu pour rechercher, étudier et expérimenter". Le graffiti, "c'est l'esprit des petites plantes qui poussent dans le ciment, l'esprit des oiseaux qui volent au-dessus des édifices. L'esprit du vent qui rentre par la fenêtre et casse cet objet de porcelaine si difficile à trouver".
fa/ial/cam