Partager:
Valentin Vermeesch, un Hutois âgé de 18 ans souffrant d'un léger handicap mental, avait été tué la nuit du 26 au 27 mars 2017 à Statte (Huy). Il avait subi une très longue scène de violences et de tortures avant d'être précipité dans la Meuse, où il s'était noyé, les mains menottées dans le dos.
Les parents de Valentin Vermeesch ont témoigné ensemble devant le jury, encadrés des assistantes sociales. Madeleine Drozdzowski (43 ans) et Laurent Vermeesch (40 ans) ont tenté d'expliquer l'enfance difficile de Valentin, né dans un milieu défavorisé. La famille avait été encadrée par les services sociaux et Valentin a été pris en charge par le SPJ (service de protection de la jeunesse).
Au micro de nos journalistes, Me Alexandre Wilmotte, l’avocat des parties civiles revient sur ces "témoignages bouleversants". "Beaucoup de dignité face à l'horreur qu'ils (les membres de la famille de Valentin Vermeesch , nldr) sont contraints de vivre par le récit auquel nous assistons tous les jours. Une grande dignité mais aussi des gens qui se sont dit choqués par l'attitude désinvolte des accusés, comme si la vie de Valentin n'avait jamais existé", décrit-il.
Ce jeune garçon était né d'une relation éphémère entre sa mère et un père biologique. Laurent Vermeesch l'avait reconnu au début des années 2010. Le père officiel de Valentin Vermeesch a exposé qu'il n'était pas un enfant facile à gérer dans son comportement et ses réactions. Mais il était gentil et serviable. Ce père avait plus d'autorité que la mère pour faire l'éducation de Valentin.
Le jeune garçon adorait son vélo, avec lequel il parcourait les rues de Huy. Mais il était aussi passionné de mécanique moto et passait de longues heures chez le garagiste voisin de ses parents. Le côté vulnérable de Valentin Vermeesch a également été évoqué lors de ce témoignage. "Il avait un retard mental mais il se débrouillait très bien. Pour lui, tout était beau, tout était rose. Cela coulait de source. Il ne percevait pas le mal. Pour se faire reconnaître et avoir de l'amitié, il aurait pu se laisser entraîner et commettre certains faits. Mais il n'était pas un meneur. Très généreux, il aurait donné tout ce qu'il avait. Il était très influençable", a précisé le père.
"Ce jeune garçon, avec les difficultés qui étaient les siennes recherchait de l'affection et de l'amitié. Malheureusement, les choix n'ont à l'évidence pas été les bons et certains ont profité de cette vulnérabilité dans les conditions que nous connaissons", explique Me Alexandre Wilmotte.
Le père a également rapporté que Valentin Vermeesch avait été ciblé par une agression qui avait entraîné le dépôt d'une plainte. Un Albanais avait placé son couteau sous la gorge de Valentin pour l'obliger à céder ses cigarettes. À cette occasion, Valentin aurait aussi été forcé de pratiquer un acte sexuel.
Une autre plainte avait été déposée pour l'agression commise par Philippe C. et Alexandre Hart sur Valentin en janvier 2016."Ce jour-là, il était revenu avec une quinzaine d'impact de fusil à air comprimé. Il avait aussi différents coups au visage. En évoquant ces faits, Alexandre Hart s'était présenté comme un sauveur, soutenant que c'était lui qui avait défait ses liens lorsqu'il avait été attaché", a dénoncé le père.
La mère de Valentin Vermeesch a peu pris la parole devant le jury. Elle a dénoncé le fait que, après sa disparition, Alexandre Hart l'avait contactée pour tenter de la rassurer et pour faire croire qu'il avait lancé des recherches.