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La mère du bébé éprouvette né de l'ADN de trois parents, mardi en grèce, a salué "une importante avancée scientifique" qui lui offre "la plus belle chance de sa vie" après "quatre tentatives" infructueuses de fécondation in vitro.
Cette Grecque de 32 ans, Matina Karavokyri, a expliqué que, selon cette méthode de conception assistée, "tout (son) matériel génétique" avait été inséré dans l'ovule d'une donneuse, lui-même vidé de son propre matériel génétique.
"En fait, c'est comme si on avait mis mon ovule dans une poussette pour qu'il puisse voyager jusqu'à l'utérus", a-t-elle dit dans un entretien à l'Agence de presse grecque ANA.
Matina Karavokyri a accouché mardi de son fils de 2,960 kg, dans une clinique de la banlieue d'Athènes.
Selon cette technique controversée, l'équipe gréco-espagnole dirigée par l'embryologiste grec Panagiotis Psathas a transféré les matériaux génétiques contenant les chromosomes de la mère dans un ovule d'une donneuse dont les matériaux génétiques avaient été enlevés.
La fécondation a ensuite été réalisée in vitro avec le sperme du père et l'embryon implanté dans l'utérus de la mère, dont l'infertilité était due, selon l'intéressée, à "un problème d'endomètre".
"Il ne contient rien d'une troisième personne, c'est notre enfant à 100%", a estimé la jeune femme, tout en se disant "reconnaissante" vis-à-vis de la donneuse.
"On m'a proposé cette nouvelle méthode et je n'ai pas réfléchi à deux fois", se rappelle-t-elle. "C'était la plus belle chance de ma vie. Mon rêve s'est réalisé", s'est-elle encore réjouï.
La méthode avait déjà été utilisée en 2016 au Mexique pour éviter la transmission d'une maladie héréditaire maternelle.
"Pour la première fois dans le monde, le droit inaliénable d'une femme de devenir mère avec son propre matériel génétique devient une réalité", s'est félicité jeudi le Dr Psathas.
Parlant de "révolution dans la reproduction assistée", le coéquipier espagnol de l'IVG, le Dr Nuno Costa-Borges, cofondateur du centre Embryotools en Espagne, a salué "ce résultat exceptionnel qui permettra à d'innombrables femmes de réaliser leur rêve de devenir mères avec leurs propres matériels génétiques".
Mais des questions éthiques sont posées. "Les risques de la technique ne sont pas entièrement connus, bien que considérés comme acceptables s'ils sont utilisés pour traiter la maladie mitochondriale, mais pas dans cette situation", a jugé Tim Child, professeur à l'université d'Oxford, dans un communiqué.