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Baisse du pouvoir d'achat: 5 questions à l'économiste Charlotte de Montpellier

RTL info se mobilise cette semaine pour vous aider à lutter contre la baisse du pouvoir d'achat. Parmi les nombreux reportages, nous avons aussi posé des questions concrètes à des experts et au monde politique. Cette fois, c'est l'économiste Charlotte de Montpellier qui répond à nos questions.

Aujourd'hui, est-ce qu'emprunter pour acheter un bien coûte beaucoup plus cher qu'il y a quelques mois ? 

Oui, parce que le coût de l'emprunt de manière générale, que ce soit pour les ménages ou les entreprises, a été fortement augmenté. En moyenne, il y a deux ans, un crédit hypothécaire à 20 ans était à un taux de 1,5%, aujourd'hui, on est au-delà des 3,5%. 

Mais alors, comment se comportent les Belges face à cette hausse ? 

Quand les taux sont plus élevés, on perd en pouvoir d'achat en tant que candidat acheteur à un bien immobilier, on a moins la capacité d'emprunter. Donc on voit que les Belges essaient de se passer des crédits hypothécaires, le nombre de crédits demandés a baissé de 40% en un an. 

Ceux qui sont locataires risquent donc de ne pas pouvoir acheter pour le moment ? 

Nous avons des éléments comme l'indexation automatique des salaires qui compense un peu la hausse des taux, mais cette hausse est actuellement plus élevée donc globalement, c'est moins facile d'acheter de l'immobilier pour le moment. On est en aussi dans une situation où les prix de l'immobilier sont encore en train de monter. On n'est plus dans la frénésie post-Covid, mais les prix restent en hausse. 

Pour ceux qui hésitent tout de même à acheter, que peuvent-ils faire ? 

Tout dépend évidemment de la situation de chacun, de ce qu'on a comme épargne, ... Ça vaut toujours la peine de se poser la question, mais c'est sûr que c'est moins accessible et moins facile qu'avant. En plus de cela, probablement que dans les prochains trimestres, les taux ne vont pas diminuer, ils vont rester à un niveau plus élevé. Par contre petit à petit, les prix de l'immobilier devraient commencer à stagner. Donc avec les revenus qui risquent de continuer à être indexés, les taux qui n'augmentent plus trop et des prix de l'immobilier qui stagnent, ce sera peut-être un peu plus facile d'ici 3 ou 4 trimestres. 

Et puis il y a un autre comportement qui est apparu, c'est que ceux qui avaient investi lorsque les taux d'épargne étaient très faibles, commencent à trouver d'autres solutions. 

On a eu un marché immobilier en Belgique qui a été fort poussé par les investisseurs particuliers qui voulaient faire fructifier leur épargne. Les taux d'épargne étaient faibles donc on achetait une petite maison qu'on mettait en location. À l'heure actuelle, on commence à avoir des alternatives. Notamment les bons d'Etat, dont on a beaucoup parlé, mais aussi d'autres solutions comme les comptes à terme. 

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