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Un médecin spécialiste de la fertilité et professeur à la VUB aurait utilisé le sperme d'étudiants sans autorisation pour concevoir au moins deux enfants, selon une information de De Standaard confirmée par l'ASBL Donorkinderen ce vendredi. Il s'agit du premier cas du genre en Belgique.
L'affaire a démarré lorsqu'un Limbourgeois de 45 ans s'est mis en quête de sa filiation biologique après avoir appris que ses parents avaient eu recours à un donneur de sperme. Grâce à une base de données internationale d'ADN, il est finalement entré en contact avec son demi-frère et son père biologique, qui ne savaient alors rien des inséminations artificielles.
Le puzzle a finalement été assemblé lorsque le Limbourgeois a communiqué à son géniteur le nom du médecin qui avait aidé sa mère à procréer: le scientifique avait, dans le cadre d'une étude sur la fertilité masculine menée dans les années 1970, réceptionné - quatre fois par mois entre 1974 et 1979 - des échantillons de sperme de celui qui allait devenir père à son insu. Ce dernier "n'a jamais autorisé l'utilisation de son sperme à d'autres fins" que la recherche, assure Donorkinderen.
Le médecin, décédé en 2016, travaillait à l'UZ Brussel et l'hôpital Brugmann, en plus d'avoir son cabinet privé. Il était également professeur d'obstétrique à la VUB depuis 1973, où il incitait ses étudiants à faire des dons de sperme.
C'est la première fois que ce genre d'affaire est révélé en Belgique. Donorkinderen exige une enquête à grande échelle avec la collaboration du SPF Santé, du SPF Justice, de la VUB, de l'UZ Brussel, de l'AFMPS et de l'Ordre des médecins.
La VUB n'a pas encore trouvé la recherche
La recherche pour laquelle un homme avait donné du sperme, utilisé ensuite sans son autorisation par un médecin spécialiste de la fertilité, n'a pas (encore) été retrouvée par la Vrije Universiteit Brussel et son hôpital universitaire (UZ Brussel).
"Ni la VUB ni l'UZ Brussel n'ont connaissance actuellement de publications du professeur dans le cadre d'une recherche scientifique sur les donneurs de sperme. C'est pourquoi il est si difficile" de retracer comment le sperme a pu être utilisé sans autorisation, réagissent la VUB et l'UZ Brussel, qui "regrettent" cette affaire.
L'homme dont le sperme a été utilisé sans son autorisation avait donné des échantillons quatre fois par mois entre 1974 et 1979. Selon la VUB et l'UZ Brussel, cela pourrait indiquer des tests visant à détecter des anticorps contre les spermatozoïdes. Ce genre de recherche nécessite des dons réguliers sur plusieurs années.
"La VUB et l'UZ Brussel appliquent des procédures strictes pour les dons et en communiquent clairement les raisons. Pour chaque donation, un contrat est conclu avec le donneur. Une autorisation clairement informée est nécessaire pour l'utilisation de spermatozoïdes dans le cadre d'une recherche scientifique", insistent les deux institutions.
A la lumière de cette affaire, une première en Belgique, des appels à lever l'anonymat du don de sperme se sont une nouvelle fois élevés. La législation actuelle impose l'anonymat du donneur sauf lorsque les deux parties se connaissent au moment du don.




Il y a des ripoux dans tous les milieux.. Rien de neuf sous le soleil..!