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"Ce ne sont pas des humains!": un avocat de victimes des attentats de Bruxelles ne mâche pas ses mots durant sa plaidoirie

"Ces gens ne sont pas des humains. C'est la première fois que je dis ça en cour d'assises. Ce sont des individus déshumanisés", a lancé jeudi Me Alexandre Wilmotte lors de sa plaidoirie, en désignant les accusés au procès des attentats du 22 mars 2016. "Ce sont des gens qui ont fait les choix de se couper des autres, de nier même la valeur de l'autre, de faire disparaître toute notion de générosité, de sensibilité et d'empathie."

L'avocat, qui défend deux victimes des attentats (un entraîneur de jeunes du club de foot d'Eupen, présent le jour des faits à l'aéroport, et sa compagne) était le dernier à prendre la parole du côté des parties civiles.  

"Nous sommes devant des vulgaires assassins, des barbares sanguinaires d'un autre temps", a-t-il asséné à propos des accusés. "Leurs actes, eux aussi barbares, ne sauraient trouver aucune justification, aucune explication rationnelle", a poursuivi le pénaliste.  

"De nombreuses personnes ont en effet été massacrées de manière atroce, brutale et sauvage. Elles ont été tuées ou handicapées à l'aveugle, sans qu'elles n'aient eu, elles, la moindre chance de se défendre", a-t-il étayé.  

"Des barbares"

Aux yeux de Me Wilmotte, la culpabilité des accusés "ne souffre pas la moindre discussion tant elle est évidente" et les preuves sont accablantes. Au fil du procès, cette culpabilité est devenue "une véritable obligation, celle de protéger l'humanité de ces barbares".  

Pour l'avocat, les accusés ont de la chance d'être jugés dans un État de droit car, "s'ils l'étaient par des barbares comme eux, ce serait réglé depuis longtemps et on imagine bien comment".  

"Aucun d'entre eux, alors qu'ils savaient ce qu'il se tramait, n'a jamais tenté le moindre geste, la moindre démarche pour tenter d'éviter qu'une souffrance atroce ne puisse se répandre sur des personnes innocentes", a fustigé le pénaliste. "À aucun moment. Rien, pas un geste, pas une main tendue." Leur absence de réaction, de dénonciation et de désolidarisation a permis les attentats tels qu'ils se sont produits, a-t-il estimé.  

"A dormir debout!"

Me Wilmotte a également balayé un argument que devrait avancer la défense de Bilal El Makhoukhi : le droit de la guerre doit s'appliquer aux faits du 22 mars. "Un autre argument à dormir debout !", a-t-il rejeté. "On va essayer de vous faire croire que les accusés sont des guerriers. Les victimes deviennent coupables. C'est de votre faute en fait, on est en guerre avec vous... Ça revient à dire ça !"  

Mais, a-t-il ajouté, la guerre a aussi ses règles. "Ce n'est pas tirer dans le dos de n'importe qui, ce n'est pas massacrer délibérément, au hasard, des femmes, des hommes et des enfants. Ce n'est pas tuer au hasard et traumatiser à vie des personnes innocentes."  

Même dans les guerres, il peut encore y avoir de l'humanité et du respect, a soutenu l'avocat. "Ici, il n'en est rien. Le but ultime était de faire le plus de victimes possible. Tout cela n'a rien à voir avec une guerre."  

"Rien à dire pour leur défense"

Pour le plaideur, la prise de conscience de la part des accusés n'arrivera jamais, "parce que ce ne sont pas ou plus des êtres humains".   "Il n'y a rien à dire pour leur défense. Il n'y a aucune explication à leur acte. Leur culpabilité est totale pour ceux qui sont dans le box."  

Qualifiant ce procès en assises d'exemple d'humanité, Me Wilmotte a conclu son intervention en rappelant aux jurés ce qu'il était attendu d'eux : "Leur travail, c'est de tuer des gens. Votre travail, c'est de les en empêcher et de les condamner. C'est ce qu'attendent les parties civiles depuis des années. Ce ne sera qu'une réponse judiciaire, mais cela leur apportera un peu d'apaisement, un peu de paix."

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Commentaires

1 commentaire

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  • on aurait dû commencer par ces plaidoiries et les liquider tout de suite. Eux et leurs compatriotes ne passent pas leur temps ni leur argent à juger les "impies " que nous sommes à leurs yeux. Rendons leur la pareille, puisqu'ils veulent aller aux jardins d'Allah, les y envoyer serait leur rendre service et en même temps nous débarrasserait de gens qui vont radicaliser les autres en prison.

    roger rabbit
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