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"Arrêtons de dire que les franchisés sont des esclavagistes": pour le ministre David Clarinval, les syndicats instrumentalisent l'affaire Delhaize

David Clarinval était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL TVI. Le ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME et de l'Agriculture a notamment été interrogé sur le dossier Delhaize.

Pour rappel, le groupe Delhaize a annoncé le 7 mars qu'il souhaitait franchiser l'ensemble de ses magasins en gestion propre en Belgique. Depuis, le personnel de ces magasins s'y oppose. Dans les heures et jours qui avaient suivi cette annonce, la quasi-totalité des 128 magasins affiliés était en grève.

Pour l'élu du Mouvement réformateur, les syndicats instrumentalisent l'affaire et caricaturent la position des franchisés.

Pascal Vrebos: Vous avez dit "Les syndicats caricaturent les franchisés en escalavagistes". Le PS et Ecolo accusent la multinationale de sacrifier le social. Vous êtes toujours, j'ai envie de dire, pour Delhaize, c'est-à-dire la franchisation?

David Clarinval: Il faut élargir un peu le propos. En Belgique, aujourd'hui, le marché du travail doit être réformé. L'absence de réforme fait qu'aujourd'hui, toute une série d'entreprises sont obligées de passer par des mécanismes, notamment de franchisation, pour pouvoir garder simplement leur compétitivité. Le gouvernement et Pierre-Yves Dermagne (ndlr: élu socialiste, ministre fédéral de l'Economie) devraient mettre en place une politique de réforme du marché pour éviter que les entreprises doivent faire ce genre de chose.

Pascal Vrebos: Donc c'est la faute de Dermagne?

David Clarinval: C'est la faute du marché de l'emploi qui est trop rigide en Belgique. Maintenant, sur le cas de Delhaize en particulier, je commence vraiment à trouver incroyable cette caricature qui est faite des franchisés. Les travailleurs franchisés, ce sont des indépendants respectables qui font un travail remarquable, qui créent de l'emploi et qui, en plus, peuvent à la fois être beaucoup plus proches de leur personnel, leur donner des augmentations plus rapidement. On voit qu'il y a une progression plus facile dans les franchises. Alors que de l'autre côté, on a un mécanisme dans les magasins intégrés… Allez ! Il y a 9.000 travailleurs dans les magasins intégrés et 600 délégués syndicaux sur les 9.000 travailleurs. Est-ce que vous trouvez ça normal? Vous avez vraiment dans ce dossier, une instrumentalisation du dossier par les syndicats.

Pascal Vrebos: Donc vous êtes pour cette direction hollandaise et ses actionnaires, et finalement pour eux, la Belgique compte pour de la margarine?

David Clarinval: Non, je ne dis pas ça…

Pascal Vrebos: Ils ne veulent même pas recevoir les syndicats, ils ne communiquent pas, vous trouvez ça normal?

David Clarinval: Il y a des négociations en cours actuellement, mais c'est clair que dans le dossier de la grande distribution, la concurrence est vive et l'ensemble des grands distributeurs doit s'adapter. Et arrêtons de dire que les franchisés sont des esclavagistes.

Note de la rédaction: le chiffre de 600 délégués syndicats chez Delhaize a été avancé par les organisations patronales (FEB, Unizo, Voka et UCM) dans le journal L'Echo.

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Commentaires

2 commentaires

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  • DELHAIZE , en Belgique, ne représente que 5 % du chiffre total de l'entreprise.Croire que le groupe Delhaize và faire marche arrière est totalement illusoire et les syndicats le savent!!M.Clarinval a raison!La société et le commerce en particulier évoluent, et face à une concurrence effrénée, il faut changer les"lois du commerce".

    Marc Van Damme
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  • Merci pour vos commentaires pertinents Monsieur Clarinval.

    Yves Van Havere
     Répondre