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Le voyage en Algérie d'une famille belge bascule: le papa est emprisonné depuis 45 jours à cause de quelques faux billets

Un Belgo-algérien est emprisonné depuis 45 jours en Algérie. La police algérienne lui reproche d'avoir été en possession de faux billets. Selon sa compagne, les dinars ont pourtant été achetés de bonne foi dans un bureau de change bruxellois. 

Virginie nous montre l'une des dernières photos prise ensemble lors des vacances pour découvrir l'Algérie. "La veille du départ, c'est là que tout a basculé", confie-t-elle.

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Un passage anodin à la banque a tout changé. De faux billets sont repérés: l'équivalent de 50 euros. "Dans la voiture, il me contacte en me disant: "Les billets qu'on a sont des faux". Je n'ai pas compris tout de suite, parce que je suis tombée de haut. On est allé le rejoindre, et c'est de là que s'en est suivi le reste avec la police", explique Virginie.

Mais combien de temps faut-il pour analyser des billets?

Mohamed est incarcéré. Virginie et leur fils reviennent alors en Belgique sans lui. Ce sont des billets de 1.000 dinars qui posent problème. La famille dit les avoir reçus dans un bureau de change à Bruxelles. Ces billets "ne viennent pas de nous, ils sont sortis d'une machine dans ce bureau de change. À l'arrière, dans une cabine, ils ont une petite machine avec un cadran qui précise le montant sortant. Ces billets sont sortis de là. 1.000 dinars, tout blancs, tout neufs", assure Virginie.

Elle se demande combien de temps prendra encore la procédure judiciaire. "Maintenant, comme chaque billet est unique et traçable, c'est à l'enquête algérienne de faire son travail. Aux enquêteurs. Et on attend des nouvelles. Mais combien de temps faut-il pour analyser des billets? Combien de temps l'enquête va durer? Si l'enquête dure six mois, si l'analyse dure six mois, il va rester six mois en prison?", s'inquiète notre témoin.

Parce qu'il a la nationalité belge et qu'il vit en Belgique, on le garde en détention préventive

Les bordereaux de change sont entre les mains de la police. Pour l'avocat belge de la famille, la détention n'est pas justifiée. "Parce qu'il a la nationalité belge et qu'il vit en Belgique, on le garde en détention préventive. C'est kafkaïen. C'est le serpent qui se mord la queue. On est dans l'absurde le plus complet. Il faut vraiment qu'il y ait maintenant des démarches des autorités belges pour défendre une personne qui est née en Belgique, qui a un enfant en Belgique, qui a une compagne en Belgique. Je pense que c'est le rôle de la ministre des Affaires étrangères de faire quelque chose, de bouger", réagit Laurent Kennes.

La réaction des Affaires étrangères

De son côté, les Affaires étrangères belges affirment suivre le dossier. "Le SPF (Service Public Fédéral) Affaires étrangères porte donc assistance consulaire à Monsieur Hamani dès lors qu'il s'agit d'un ressortissant belge. Le fait qu'il soit bipatride et qu'il se trouve dans le pays de son autre nationalité n'influence aucunement notre intervention mais pourrait influencer la réponse algérienne", indique par écrit l'administration.

"C'est un citoyen belge qui attend d'être défendu et d'être libéré en tant que citoyen innocent", souligne Virginie.

Une libération conditionnelle est espérée pour que Mohamed puisse au moins être en famille en Algérie. Virginie et leur fils attendent son retour depuis 45 jours.

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