Des chaises hors de prix, des plateaux en marbre: nos invités s'emballent à propos du chantier de la Maison des Parlementaires wallons

C’est l’actualité qui a secoué le monde politique wallon cette semaine : le montant colossal du chantier de la Maison des Parlementaires à Namur a été dévoilé. Des machines à café à 2.400 euros, des plateaux en marbre, des fauteuils à 15.000 euros… Pour une somme totale de 46 millions d’euros, au lieu des 17 millions estimés initialement. 

Il en était à nouveau question aujourd’hui sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche. A-t-on vraiment les moyens de tant de luxe ? De manière unanime, les politiciens présents se sont dit choqués par tant d'argents dépensés. Ils pointent du doigt cette déconnexion avec la réalité que vit la population belge. "C'est écœurant, absolument sidérant", a par exemple souligné François Desquesnes, Chef de groupe au Parlement wallon pour Les Engagés.

Les devis avaient été validés en 2021 par le bureau PS, MR et Ecolo, qui avait le choix de ce mobilier hors de prix. Les membres du bureau avaient aussi privilégié des produits venant de Suisse, alors qu'une société belge, basée à Eupen, était en mesure de proposer des produits similaires. Pourquoi avoir privilégié une entreprise située en dehors de l'Union européenne, avec donc une empreinte carbone plus élevée et des recettes qui n'iront donc pas à la Belgique ? Ce sont des questions que Christophe Deborsu a posé à Gilles Vanden Burre, Chef de groupe à la Chambre pour Ecolo-Groen.

Il a d'une certaine manière tenté d'éluder les questions : "Ce sont clairement des montants énormes, a-t-il répondu. Je comprends la réaction des citoyens qui comparent cela à leur quotidien et qui sont choqués." Et de poursuivre : "Un bureau s'est réuni et a pris certaines décisions. Il faut voir effectivement dans quelle mesure, c'était des délégations de pouvoir ou pas..." 

Propos qui ont manifestement énervé Chef de groupe au Parlement wallon pour Les Engagés, qui a immédiatement répliqué : "Non non, c'est le bureau qui a décidé." Le ton est monté entre les deux politiciens : "Je sais bien, et vous êtes aussi dans le bureau depuis le début de l'année", lui a alors lancé Gilles Vanden Burre. "Ce n'est pas vrai, pas dans cette décision", s'est défendu François Desquesnes. "Jamais vous n’avez remis en cause les factures à payer", a renchérit l'écologiste. "Quand les factures sont arrivées ? Franchement..." 

L'échange s'est finalement calmé mais quelques minutes plus tard, le ton est à nouveau monté entre les deux hommes. "C'est dommage que votre collègue, votre collègue Ecolo, Monsieur Disabato qui a participé aux décisions du bureau, ne soit pas venu ici pour expliquer la décision d'achat des sièges à 3.000 euros", a fustigé François Desquesnes.

Christophe Deborsu a précisé que Manu Disabato avait bien été convié. De même que le président du Parlement wallon, André Frédéric, mais ce dernier n'a pas souhaité participer au débat.