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Le projet de réforme fiscale du gouvernement fédéral, comprenant une augmentation de la TVA sur des produits alimentaires comme la viande et le lait, est jugé "incompréhensible et dangereux" par la Fédération unie de groupements d'éleveurs et d'agriculteurs (FUGEA). Elle pointe, dans un communiqué publié mercredi, l'illogisme du projet, soulignant qu'il pénaliserait en premier lieu les produits locaux.
Alors que le projet prévoit d'exempter les fruits et légumes de toute TVA, les produits locaux comme la viande verraient quant à eux leur TVA passer de 6 à 9%.
"La réforme fiscale ne tient absolument pas compte du lieu de production des produits alimentaires! Or, en Wallonie nous produisons notre viande et notre lait, alors que nous importons en grande majorité nos fruits et légumes", souligne la Fugea.
La Fédération estime également que ce projet met à mal des modes de production plus durables: "C'est aussi une menace pour les initiatives de circuit court. Ces dernières qui rassemblent des éleveurs et boulangers locaux verront leurs prix augmenter au risque de perdre leur clientèle. Pendant ce temps, les supermarchés pourront continuer à brader leurs fruits et légumes importés en augmentant leurs marges grâce à la baisse de la TVA?"
La Fugea demande au gouvernement fédéral ainsi qu'au gouvernement wallon de s'opposer à cette modification du taux de TVA. Elle appelle le ministre wallon de l'Économie et de l'Agriculture, Willy Borsus, la ministre wallonne de l'Environnement, Céline Tellier et le ministre de l'Agriculture au gouvernement fédéral, David Clarinval, à prendre position publiquement sur le dossier.
Le projet de réforme fiscale est en discussion au sein du gouvernement fédéral avec l'objectif de parvenir à un accord d'ici au 21 juillet, début des vacances politiques. Plus de 1,2 milliard d'euros seraient dégagés via une harmonisation à 9% des taux de TVA réduits.