Les ventes de la PrEP (prophylaxie pré-exposition), traitement préventif destiné aux personnes séronégatives exposées au virus du VIH, ont presque doublé en trois ans dans notre pays, rapporte mardi la VRT sur base de chiffres de l'Association pharmaceutique belge.
Les ventes de la PrEP (prophylaxie pré-exposition), traitement préventif destiné aux personnes séronégatives exposées au virus du VIH, ont presque doublé en trois ans dans notre pays, rapporte mardi la VRT sur la base de chiffres de l'Association pharmaceutique belge.
Ce traitement, vendu en Belgique sous le nom Truvada, est en grande partie remboursé depuis le 1er juin 2017. Sur une période de trois ans, les ventes du traitement ont augmenté de 84%, ce qui représente presque un doublement de celles-ci. Selon les derniers chiffres publiés par l'Institut de santé publique Sciensano, environ 5.000 personnes suivaient un traitement PrEP en Belgique fin 2021. La PrEP se présente sous forme de pilules destinées aux personnes séronégatives fortement exposés au VIH, notamment les hommes homosexuels, les travailleuses et travailleurs du sexe, les partenaires des personnes vivant avec le VIH qui n'ont pas atteint une charge virale indétectable… Il permet également d'éviter une infection au VIH lors d'un rapport sans préservatif.
Les principaux utilisateurs du traitement sont des hommes homosexuels âgés de 30 à 39 ans. Le traitement ne peut pas être obtenu en pharmacie et doit être prescrit par un médecin dans un centre de référence contre le VIH. L'augmentation de l'utilisation de la PrEP a entraîné des temps d'attente pouvant atteindre cinq mois. Face à cette problématique, la députée Nawal Farih (CD&V) demande depuis plus d'un an au ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, de confier la première consultation aux médecins généralistes afin de soulager les centres de traitement du VIH.
"L'augmentation des ventes de médicaments PrEP montre la forte demande. En faisant appel aux médecins généralistes, nous pourrons encore alléger la pression qui pèse sur les centres et faciliter l'accès au traitement", explique Nawal Farih.
Le cabinet du ministre de la Santé précise que les conditions de remboursement du traitement ont été modifiées le 1er mai dernier afin de les rendre plus flexibles. La prescription de la PrEP n'est désormais plus réservée aux spécialistes affiliés à un centre de référence sida mais peut être dressée par tous les médecins (généraliste et spécialistes) affiliés à un tel centre. En outre, les visites de suivi qui doivent avoir lieu tous les trois mois peuvent maintenant se dérouler en partie chez le médecin généraliste, et les tests recommandés pour la syphilis, la gonorrhée, la chlamydia et l'hépatite C peuvent être effectués en partie par le médecin généraliste.
"Le ministre Frank Vandenbroucke cherche constamment à déceler quels obstacles existent encore et comment il peut ajuster sa politique pour les réduire", souligne son cabinet. Par ailleurs, un nouveau traitement sous forme d'injections à administrer tous les deux mois, en lieu et place d'une prise de pilule quotidienne, est en développement.

